Dans le Londres appauvri de l’après-guerre, l'efficace et radical gangster Eduardo Sugiani, surnommé "Knoxy" dans les milieux interlopes, pour son redoutable maniement du coup-de-poing américain, règne en caïd absolu sur le marché noir de la capitale britannique. Ceux qui ont refusé ses alléchants pots-de-vin ou tenté de s'interposer dans ses magouilles et de dénoncer ses délictueuses affaires, se sont retrouvés à flotter, impavides et silencieux, comme cadavres dans les eaux silencieuses de la Tamise. Une jeune journaliste, plutôt spécialisée dans les articles de mode, d'origine yankee, Linda Medbury, fiancée au sympathique capitaine Jumbo Hoyle, s'est jurée de mettre fin aux criminels agissements du personnage, après le décès d'une certaine Millie Sharp, une proche de la vile canaille. Comptant fort sur les confidences de l'apeurée (ancienne) petite amie du gangster, l'alcoolique Annie Foss, notre journaliste sort un premier article qui va mettre fort en colère le truand ouvertement incriminé de bien des méfaits. Devant les évidentes menaces qui planent désormais sur la demoiselle, son fiancé demande de l'aide à un copain qui dirige une salle de boxe. Son but précis, mettre en place un efficace système de protection, mais aussi déstabiliser l'empire financier et affairiste de Sugiani en s'attaquant directement aux nombreux trafics illicites générés dans le quartier de Soho, mais aussi sur le port, via des ramifications internationales pour écouler pierres précieuses et produits volés. Une opération de commando est minutieusement préparée pour mettre hors d'état de nuire le noyau névralgique des malfrats, en l'occurrence, le "Blue Moon Club", une huppée boîte de nuit, dirigée par le complice attitré du gangster, un certain Bar Gorman, un peu la tête pensante de l'organisation criminelle...
>>> D'un réalisateur français souvent méconnu, voire honteusement sous-estimé par une certaine critique, cette curieuse production britannique, conçue sur un scénario classique et sans surprise, dénote pourtant une fougueuse originalité dans son traitement scénaristique, mélangeant les genres et les thématiques, d'où émergent la fulgurante prestation de Joseph Calleia, dans sa folle composition du notoire malfaiteur d'origine italienne et la suave et composite interprétation de son alter ego cérébral, l'énergique et complexe Bar Gorman, portée par l'excellente prestation de Nigel Patrick, autre figure éminente de la scène et du cinématographe anglais...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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