Cambodge 1972. Un bombardier américain s'est écrasé sur le flanc d'une montagne. Les autochtones d'un village proche de la catastrophe s'y rendent promptement, armés de machettes et de fusils, afin de faire prisonnier le pilote qui a pu s'éjecter. Pan, un jeune garçon, surnommé le bâtard (son père est traître à la cause khmer rouge et sa mère, prostituée à Phnom Penh) débusque le parachute camouflé dans des broussailles et avec quelques camarades, après une course poursuite dans la forêt, parvient à arrêter à le fugitif yankee, un aviateur américain noir que l'on retiendra prisonnier dans un profond puits asséché. Il est confié par les autorités révolutionnaires à la garde d'une douzaine d'enfants du village. Bientôt des hélicoptères déposent des soldats près de la carcasse de l'avion mais les recherches vont s'avérer négatives. Plus tard, après d'ininterrompues pluies torrentielles sur toute la région, le détenu, désormais surnommé OK, manquant de peu de se noyer dans sa geôle improvisée, est extirpé de sa cavité et enfermé dans une cage en bambou. Pendant ce temps, la vie continue péniblement au village, avec son cortège de suspicions et de dénonciations, pour celui qui écoute l'interdite radio gouvernementale ou qui s'est mis de coté une petite réserve personnelle de manioc. Chaque habitant est sommé de travailler plus pour produire plus, afin d'aider l'Angkar, l'Organisation suprême des Khmers rouges. Peu à peu, les conditions d'existence du prisonnier qui garde toujours l'obsessionnelle idée de s'évader, semblent légèrement s'améliorer...

>>> Il est fort étonnant que ce petit film franco-cambodgien, qui illustre avec rigueur et précision la situation politique et sociale du pays, à l'époque de la guerre du Vietnam, n'ait pas pour le moment bénéficié d'une sortie nationale dans l'Hexagone. On peut affirmer que cette transposition d'un célèbre roman japonais, qui se déroulait durant la Seconde Guerre Mondiale, est une parfaite réussite cinématographique...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)