LES INVISIBLES - 2012

Titre VF LES INVISIBLES
Titre VO
Année de réalisation 2012
Nationalité France
Durée 1h55
Genre DOCUMENTAIRE
Notation
Date de sortie en France 28/11/2012
Thème(s)
Documentaires (Cinéma français)
Homosexualité féminine (Cinéma français)
Homosexualité masculine (Cinéma français)
Réalisateur(s)
LIFSHITZ Sébastien
Chef(s) Opérateur(s)
PAROUTY Antoine
Musique
BEART Guy GRECO Juliette HERRMANN Bernard POOK Jocelyn
Renseignements complémentaires
Scénario : Sébastien Lifshitz
Chanson : Guy Béart .....
Distribution : AD Vitam

Visa d'exploitation : 129 876
Acteurs
Résumé

"Des hommes et des femmes, nés dans l'entre-deux-guerres. Ils n'ont aucun point commun sinon d'être homosexuels et d'avoir choisi de le vivre au grand jour, à une époque où la société les rejetait. Ils ont aimé, lutté, désiré, fait l'amour. Aujourd'hui, ils racontent ce que fut cette vie insoumise, partagée entre la volonté de rester des gens comme les autres et l'obligation de s'inventer une liberté pour s'épanouir. Ils n'ont eu peur de rien" .....

                                                       (d'après le matériel de presse)

Bibliographie
- Libération du 28 novembre 2012
- Positif numéro 622
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cahiers du Cinéma numéro 684
Critiques (Public)
Cinéaste, documentariste, collectionneur de photos amateurs, c’est en voyant des clichés de vieilles dames à l’allure bourgeoise, très « vieille France », que Sébastien Lifshitz eut l’idée de son film. S’aimaient-elles ces femmes enlacées ? Il décida de mener une enquête sur l’homosexualité vécue par des hommes et des femmes, nés entre les deux guerres, et vivant ouvertement leur amour.

L’enquête dura deux ans : « J’ai tenu à ne prendre que des anonymes, mélanger les classes sociales et les lieux de vie pour amener le plus de diversités sociales dans le film. » Le résultat est passionnant et réconcilie avec le grand âge. Les histoires de ces témoins sont une belle leçon d’amour et de vie. Ces hommes et ces femmes de plus de 70 ans, cheveux gris et visage parcheminé, sont d’un dynamisme impressionnant et leurs récits sont édifiants car ils racontent l’histoire et l’évolution de l’homosexualité en France.

Selon le milieu social, il était plus ou moins difficile de vivre ses penchants amoureux. Il y a celui qui a grandi dans le milieu paysan et qui a été bisexuel, n’ayant cependant jamais voulu partager sa vie avec une femme. Sa sexualité fut précoce et elle resta gourmande. Un autre a énormément souffert. Quel n’était pas son trouble quand il avait une érection irrépressible dans les douches, après le sport, dans les vestiaires de cette grande école où il était étudiant ! Il dut partir au loin, à l’étranger, pour fuir sa dépression liée à son impossibilité de vivre son homosexualité au grand jour.

Enfin, 1968 et ses combats libérèrent la parole et la société. Grâce à ce mouvement dans lequel elle s’est impliquée, l’une des témoins raconte ce que fut son émerveillement, à 40 ans, de découvrir enfin le vrai amour, après avoir été mariée et eu des enfants. Monique, elle, a aimé les filles depuis toute petite. Elle éprouva une grande passion pour l’une de ses institutrices et jamais elle ne s’est imaginée dans les bras d’un homme. Pour elle, toute femme est une lesbienne refoulée. Comment peut-on imaginer vivre avec un être du sexe opposé, précisément que tout oppose ? Revendiquant cette vie marginale pleine d’une liberté dans laquelle elle s’est épanouie et vit avec bonheur, elle ne comprend pas ce combat pour le mariage qu’elle trouve tellement « plan-plan ». Pourquoi vouloir mener une vie comme celle des hétérosexuels ?

Le film de Sébastien Lifshitz est porté par la joie de témoigner de ces hommes et de ces femmes qui ont participé à ce combat pour que les homosexuels puissent vivre au grand jour leur amour et qui sont pourtant invisibles dans notre société ; les médias préférant parler des jeunes gays sémillants. Ce film leur donne enfin la parole. Ils font plaisir à voir et à entendre. Leur leçon de vie et de bonheur est encourageante pour nous tous que le grand âge effraie. Elsa Nagel

Ses autres critiques cinématographiques

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