En attendant que la station-service, où il vient de s'arrêter pour prendre de l'essence, soit enfin ravitaillée par le passage d'un prochain camion-citerne, Marco Tucci, un fringant cinquantenaire, voyageur de commerce en congé d'affaires, sympathise avec un client du restoroute mitoyen, jovial et prolixe entraîneur de boxe qui se rend aussi à Puerto Deseado où la jeune sportive qu'il coache doit affronter une redoutable adversaire bolivienne. Arrivé sur place, il s'installe dans un petit hôtel balnéaire, après avoir constaté que l'adresse qui devait lui permettre de retrouver sa fille Anna était inappropriée, cette dernière ayant déménagé depuis déjà quelques années de l'endroit. Peu à peu, nous devinons que cette virée pour aller pêcher le requin n'est qu'un prétexte pour tenter de retrouver sa fille avec laquelle les liens affectifs se sont fortement distendus, après l'alcoolisme paternel et le divorce de ses parents. C'est grâce à une radio locale, souvent seul moyen efficace pour joindre des personnes, que Marco apprend que sa fille habite à Jaramillo, une localité située à une centaine de kilomètres de là. Le lendemain, il reçoit la visite de José, le compagnon d'Anna qui va lui donner les coordonnées pour venir leur rendre visite. Une soirée de retrouvailles, à faire connaissance avec Gianni le bébé du couple, l'évocation de quelques souvenirs passés, de l'émotion et, comme certaines insistantes et pesantes chapes de brouillard, quelques évidents relents de tensions et de gêne inattendus...

>>> Une caméra souvent contemplative qui en toute discrétion enregistre l'émergence de bien des émotions trop longtemps contenues qui se libèrent confusément en dévoilant quelques secrètes douleurs toujours vives, que l'on croyait cicatrisées à tout jamais, sous les rafales omniprésentes du vent mauvais et des souvenirs tenaces qu'il faudra bien affronter pour se rapprocher à nouveau et pardonner...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)