LES TROIS SOEURS DU YUNNAN - 2012

Titre VF LES TROIS SOEURS DU YUNNAN
Titre VO San zimei
Année de réalisation 2012
Nationalité Chine / France
Durée 2h28
Genre DOCUMENTAIRE
Notation 15
Date de sortie en France 16/04/2014
Thème(s)
Festival des Trois Continents de Nantes (Montgolfière d'Or)
Ovins (tous pays confondus)
Cinéma chinois (ORIGINE)
Documentaires (Cinéma chinois)
Milieu rural (Cinéma chinois)
Enfance (Cinéma chinois)
Chevaux (Autres pays)
Anes et autres mulets...
Basse-cour (Coqs, poules et autres gallinacés) .....
Autobus et autocars (tous pays confondus)
Milieu scolaire (Autres pays)
Chèvres et boucs (tous pays confondus)
Chiens (Cinéma chinois)
Réalisateur(s)
WANG Bing
Chef(s) Opérateur(s)
WANG Bing WENHAI Huang PEIFENG Li
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario : Bing Wang
Distribution : Les Acacias

Nota :

- Montgolfière d'Or, Nantes, Trois Continents 2012 .....

- Prix Orizzonti, Venise 2012 .....
Acteurs
Résumé

Yunnan, une province du sud-ouest de la Chine, essentiellement montagneuse, donc l'activité économique, en majorité rurale, s'étend sur un vaste territoire, guère affecté par la modernité. C'est à 3200 mètres d'altitude, dans un paysage raboté par des rafales d'un vent cinglant en permanence, un peu à l'orée du village, que la caméra de Bing Wang est venue s'incruster dans une maison délabrée dont le paternel est parti trimer en ville, pour tenter de ramener un peu d'argent, et qui abrite encore ses enfants, trois soeurs, Fen la plus jeune, âgée quatre ans, Zhen de six ans et la cadette, prénommée Ying, dix ans, accablée par une vilaine toux persistante, qui se charge de l'agencement des journées, sous le regard passager du grand-père, vivant à quelques encablures. Peu de temps pour les devoirs scolaires, pour une présence à école somme toute aléatoire, avec la quotidienne sortie dans les champs en pâture, de trois imposantes truies, la préparation journalière de la potée pour les animaux, du frugal repas pour les frangines, avec de régulières séances d'épouillage, avant de rejoindre un semblant de litière humide et tâchée. Laver un peu de linge dans une minuscule cuvette, couper un choux presque aussi grand qu'elle, cuire des pommes de terre qui sont stockées à même le sol de la pièce, couper de l'herbe avec une machette branlante ou bien ramasser des mottes de terre, de crottin ou des pommes de pins, tout cela fait partie d'un ancestral rituel, à peine remanié par le retour du paternel avec femme et enfant...

>>> Oeuvre fort concise, malgré ses 148 minutes de durée, au vu des deux cent heures totales de filmage du pertinent réalisateur, qui peut abasourdir ou choquer le spectateur devant l'existence quasi moyenâgeuse de toute une frange de la population chinoise, alors qu'une autre partie se vautre dans une nauséeuse opulence de nouveaux riches. D'autres oseront évoquer une certaine harmonie de l'existence, proche de l'omniprésence bénéfique de la nature et de la simplicité rugueuse de l'essentiel. La sobriété du pauvre a toujours fait gloser la méditation postprandiale des nantis...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Positif numéro 638
- Cahiers du Cinéma numéro 699
Critiques (Public)
18/20 : Prix du Public et Montgolfière d'Or du Festival des Trois Continents nantais 2012. Clair-obscur dans un réduit sordide, plans larges sur les déambulations au dehors entre troupeaux et chiens. Attention, le réalisateur fait jouer à ces trois enfants leur rôle véritable. Sur la forme, constamment splendide. Sur le fond, insoutenable. Et en même temps touchant. Soit, on se gratte la tête, l'hygiène se résume à quelques rinçages à l'eau froide. Cependant il flotte une réelle affection entre ces gens, chacun fait ce qu'il peut dans un univers de toute façon ingrat. La jeunesse doit apprendre à se dépêtrer. Une mère démissionnaire, un père en ville pour son emploi, trois fillettes qui travaillent chez les voisins (on vient les chercher !) contre nourriture et compagnie. Une maison incendiée. De petites ombres frigorifiées qui durent plus qu'elles ne vivent. Tombées très bas, un rien les ranime. Ainsi, leurs chaussures neuves sont comme des ailes avec papa vers la ville. L'aînée seule, elle ira à l'école, l'oeil du grand-père pas loin. C'est elle qui pourrait inquiéter le plus, sans défense parce que sans repères familiaux pendant un long moment... BIen entendu, ce n'est pas une vie d'enfants telle que le revendique le poème "Les petits damnés de la terre". De petites existences aussi rudes, ces sauve-qui-peut des femmes lassées de lutter. La région de Yunnan sans combat quotidien rendrait neurasthénique si l'on en juge par d'autres films chinois ayant dépeint ces sommets à perte de vue battus par les vents. Un point positif, cette troupe d'endurcis en réunion au milieu de nulle part et qui entend garder son dernier moyen de subsistance ! L.Ventriloque