Sur un banc public, une jeune fille en larmes présente à un quidam son bébé dont il est le père. L'homme ne veut rien savoir et se bouche les oreilles avec de la mie de pain. Elle lui met le môme dans les bras, puis prétextant boire un peu d'eau, un peu plus loin, près d'une fontaine, s'éloigne. En fait, la belle prend la fuite, sautant discrètement dans un tramway en partance. Notre bonhomme lassé d'attendre finit par trouver un agent lui disant avoir découvert l'enfant derrière une haie. Cependant son mensonge n'a guère d'écho auprès de l'homme de loi. Il tente ensuite de glisser le gamin dans un landau, près de deux jeunes femmes qui papotent. Mais en partant, il accroche la poussette avec sa canne et l'emmène avec lui, désormais en possession de deux enfants. L'homme est barbier et après un passage dans sa boutique, il essaie d'abandonner la double progéniture dans un magasin de jouets. Le vendeur découvre effaré un des deux enfants et le place dans le colis qu'il avait confectionné pour l'arrivant qui venait d'acheter une poupée. Après avoir enfin découvert le second gamin, il va le refiler à un quidam qui veut aussi acheter une poupée pour sa fille. Ce dernier vient à l'échoppe de notre barbier, pour se faire raser. Le contenu de son colis découvert (le bébé fait pipi à travers le carton) l'homme est renvoyé et le môme retrouvera enfin sa mère, affolée dans le parc public. Pendant ce temps, le barbier trouve aussi son bébé, dans son carton et va tenter de l'alimenter, lui jouant ensuite un air de guitare pour le calmer. Puis nouvelle tentative pour le laisser à un grand-père draguant une femme de son âge, sur un banc. Poursuite et rixe. Il laisse le gamin dans les bras du vieillard finalement assommé. Quelques heures plus tard, notre coiffeur reçoit une convocation au tribunal du peuple (avec l'enfant), après la plainte déposée par la mère pour non reconnaissance de paternité. Le voilà donc reparti précipitamment à la recherche du vieux bonhomme qui entre temps a essayé d'oublier son "paquet" au comptoir d'une buvette. Vainement. Désormais sans enfant pour aller au tribunal, il demande à un gamin des rues d'assumer le rôle du poupon, bien emmitouflé dans un landau subrepticement dérobé. En route pour le tribunal, il récupère son môme que le vieillard était parvenu à laisser à un quidam qui s'en est débarrassé, en jetant son paquet dans le landau du barbier en route pour la convocation judiciaire. Tout s'arrangera en fin de compte avec les retrouvailles du couple enfin réuni avec "leur bébé", qui se révèlera être celui de la tante de la demoiselle, bien contente d'avoir ainsi obtenu le mariage...

>>> Proche de l'univers et de la folie des nombreux slapstick américains de l'époque, cet étonnant court métrage humoristique dénote majestueusement dans l'austère filmographie politique du grand réalisateur soviétique. Nous ne nous en plaindrons pas, tellement l'ensemble est plaisant et déroutant à la fois !
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)