Un athlétique bonimenteur de foire, mauvais garçon et mauvais genre, inconstant et belliqueux, répondant au doux surnom de Liliom, trouble toute la gent féminine de son entourage, avec ses yeux bleus et son irrésistible charme de voyou définitif. S'occupant d'alpaguer le chaland qui passe pour le compte de sa maîtresse et patronne, la directive madame Moscat, responsable d'un manège de chevaux de bois, il fait la connaissance de la pure et douce Julie qu'il séduit et qui se retrouve rapidement malheureuse de son indifférence et enceinte de ses oeuvres. En participant avec un complice à la stupide agression nocturne d'un encaisseur, Liliom se trouve acculé par les forces de police et, de rage et de désespoir, se suicide. Emmené au commissariat du ciel, par de conventionnels agents célestes, il est finalement condamné à seize ans de purgatoire, obtenant tout de même le droit, après ce bénéfique laps de temps, de revenir sur Terre, rencontrer son enfant qu'il ne connait pas, durant une seule petite heure...
>>> Une oeuvre charnière dans l'éclectique et fort impressionnante filmographie de Fritz Lang, tournée en France, entre son départ préventif de l'Allemagne pré-nazie et son installation définitive aux Etats-Unis qui met en scène une célèbre pièce hongroise de Ferenc Molnar, maintes fois adaptée au cinéma et au théâtre qui dénote, outre quelques évidentes préoccupations sociales, une im(pertinente) satire d'une bureaucratie vélléitaire et tatillonne, supportée par un étonnant Charles Boyer, avec sa tonitruante gouaille légendaire, lui aussi futur transfuge vers les States. Entre rêves et réalité, naïveté et poésie, une réalisation de qualité, à mettre en parallèle avec le puissant chef-d'oeuvre de Frank Borzage qui de loin à ravit notre préférence...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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