MACBETH - 1972

Titre VF MACBETH
Titre VO Macbeth
Année de réalisation 1972
Nationalité Grande-Bretagne
Durée 2h20
Genre DRAME
Notation 15
Date de sortie en France 26/05/1972
Thème(s)
Shakespeare (William)
Cinéma britannique (ORIGINE)
Réalisateur(s)
POLANSKI Roman
Chef(s) Opérateur(s)
TAYLOR Gilbert
Musique
THE THIRD EAR BAND
Renseignements complémentaires
Scénario : Roman Polanski
et Kenneth Tynan .....
d'après la pièce de William Shakespeare
Chorégraphie : Sally Gilpin
Distribution : Warner Columbia

Visa d'exploitation : 39 918
Acteurs
FINCH Jon
ANNIS Francesca
SHAW Martin
SELBY Nicholas
STRIDE John
CHASE Stephan
SHELLEY Paul
BAYLER Terence
WYLIE Frank
LAURENCE Andrew
CHEGWIN Keith
ARCHARD Bernard
DAVIS Noel
RIMMINGTON Noelle
TAYLOR Elsie
MAC FARQUHAR Maisie
FLETCHER Diane
PURCHASE Bruce
ABBOTT Vic
DIGHTAM Mark
WYLIE Frank
JOINT Alf
LANG Howard
MAC CULLOCH Andrew
HOGG Ian
ANTHONY Olga
BROMLEY Sydney
PEARSON Richard
Résumé

L'éternelle histoire de Macbeth, ce général écossais aux ordres du souverain Duncan, à qui trois sorcières prédisent qu'il deviendra rapidement comte de Cawdor, puis roi d'Ecosse et que son fidèle compagnon d'armes, Banquo, aura des enfants couronnés...

>>> Seizième adaptation, cette oeuvre de Roman Polanski doit beaucoup au travail de Kenneth Tynan, célèbre critique dramatique anglais et directeur du National Theater qui a étroitement collaboré au scénario. Ce fut un mémorable échec commercial !

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Radio-Cinéma numéro 394
- Dossier Art et Essai numéro 16
- Image et Son numéro 244
- Télérama numéro 1169
Critiques (Public)
Shakespeare au cinéma par Polanski ! Film envoûtant, tant par la verve des acteurs-doublés de la version allemande que j'ai vu, que par les décors naturels choisis ou ces images, pourtant si simples, mais auxquelles Polanski, je ne sais pas, ajoute toujours ce petit quelque chose en plus. Histoire magistrale d'une chute dramatiquement grandiloquente .....

De retour de guerre, Macbeth est dynamisé par la prophétie de trois sorcières le prédisant Roi d’Ecosse, mais pour cela il ne suffit pas d’attendre patiemment la mise en marche du destin, il faut s’investir physiquement dans le projet, les vies sont courtes, les conflits incessants, agir à la seconde, saisir l’opportunité, l’époque ne prédispose pas à une passation de pouvoir temporelle décidée par la nature. Les derniers scrupules s’anéantissent au contact d’une Lady Macbeth (Francesca Annis) vénale, sulfureuse et impatiente, un coach dans l’ombre, un potentiel sans pitié, programmée dans le mouvement d’autrui. Sans cesse harcelé par cette féminité négative motrice Macbeth réplique "J’ai tout ce qui sied à un homme pas davantage", cette phrase ambiguë d’un futur roi déclenche le plan, une violence terrible par l’accaparement d’une terreur interne et externe, n’arrivant pas à freiner la détermination d’un homme prêt à tout pour être souverain. Une hallucination, interprétée comme directrice, conduit Duncan Roi d’Ecosse et hôte de Macbeth, à être saigné pendant un demi-sommeil. C’est la pire des trahisons. Macbeth est roi par le crime d’un protecteur sacrifié sur l’autel de l’ambition et devient maudit, dévoré par le spectre de sa victime. Macbeth est une œuvre extravagante à la limite du grand guignol. Nous sommes en 1971, deux ans après la terrible disparition de Sharon Tate, on ne peut l’ignorer, à la vision de toute cette hémoglobine outrancière. Roman montre la détresse de ce qu’il vient de vivre, tout en respectant la nouvelle loi du marché cinématographique, de ces débuts d’années 70. Sam Peckinpah est passé par là, en imposant un cinéma rouge vif, Roman Polanski suit le sillon en intégrant son vécu. L’auteur livre en parallèle sa psychologie par la constitution d’un puzzle à l’image d’une seule pièce. En regardant "Macbeth", on y trouve "Le locataire" embusqué dans les méandres diabolisées d’une perte de raison mutuelle, entre un criminel arriviste et une persécution créée de toutes pièces. Un centre de gravité propulsé dans une filmographie constamment dérangeante. La démesure au service de l’alimentaire dans une époque où le L.S.D est le compagnon de base d’une génération en manque de repères. La drogue n’est pas présente dans "Macbeth" ni dans "Le locataire", les deux personnages semblent pourtant en manque, ce qui déclenche certainement leurs excès. JIPI