"Lorsque Joshua Oppenheimer se rend en Indonésie pour réaliser un documentaire sur le massacre de plus d’un million d’opposants politiques en 1965, il n’imagine pas que, 45 ans après les faits, les survivants terrorisés hésiteraient à s’exprimer. Les bourreaux, eux, protégés par un pouvoir corrompu, s’épanchent librement et proposent même de rejouer les scènes d’exactions qu’ils ont commises. Joshua Oppenheimer s’empare de cette proposition dans un exercice de cinéma vérité inédit où les bourreaux revivent fièrement leurs crimes devant la caméra, en célébrant avec entrain leur rôle dans cette tuerie de masse. "Comme si Hitler et ses complices avaient survécu, puis se seraient réunis pour reconstituer leurs scènes favorites de l’Holocauste devant une caméra", affirme le journaliste Brian D. Johnson. Une plongée vertigineuse dans les abysses de l’inhumanité, une réflexion saisissante sur l’acte de tuer" .....
(d'après le matériel de presse)
Bibliographie
- Positif numéro 626
- Libération du 10 avril 2013
Critiques (Public)
Voilà à quoi mène des crimes impunis : une vraie dinguerie. Anwar, musulman? obsédés par son karma, qui n'arrive pas vraiment à prendre conscience de ce qu'il a commis (des meurtres). Un chef paramilitaire obsédé sexuel. Un Herman indéfinissable. Seul Adi semble avoir conscience de qui il est, de ce qu'il a fait, mais son introspection n'est pas morale (la morale est celle des vainqueurs, elle est celle d'un temps, affirme t-il), plutôt un souci d'exactitude, de respect des faits.
Quel tableau épouvantable de l'Indonésie. Quand on voit comment la télévision nationale célèbre ces choses, que des ministres les appuient... Une démocratie de façade dans un pays régi par le clientélisme et la corruption. Dommage que le doc ne creuse pas dans ce sens et s'égare à mon sens dans une mise en scène pittoresque et macabre qui nie totalement la mémoire des victimes.