Dix jeunes femmes ont été sélectionnées pour conquérir au décernement du titre de "la mère géorgienne de l'année 2010", une audition organisée par la télévision du pays et sanctionnée pas un titre, certes honorifique, mais aussi par l'obtention inespérée et convoitée d'un appartement et de la coquette somme de 25.000 dollars. Cinq épreuves, aussi hétéroclites que la danse ou la cuisine, sont imposées aux candidates pour se départager devant un jury composé de sommités régionales et d'un public enthousiaste et grégaire. Entre Irina qui vient d'être expulsée avec sa famille de son petit logement, Gvantsa, une sagace violoniste en conflit permanent avec sa voisine Inga habitant un appartement mitoyen et toutes les autres, avec les problématiques d'une existence souvent incertaine et cabossée, de sourds rapports de force vont se mettre en place et en tension. Une exaspération qui culminera avec l'inattendue obligation de poser en maillot de bain, un challenge plutôt machiste non prévu initialement...
- Le Canard Enchaîné du 13 août 2013
- Positif numéro 632
- Annuel du Cinéma 2014
Critiques (Public)
"Parlez-nous des morts, divertissez-nous" Éléné (réfugiée de la guerre d'Abkhazie) répétant le mot d'ordre du présentateur TV.
L'exploitation de la misère par la société du spectacle et son dernier avatar : la télé poubelle (pléonasme ?)
Dans le cas présent, c'est une vraie torture. À croire que la police politique est passée derrière la caméra. Et je me demande si cette impression ne pourrait pas être généralisée à l'ensemble de nos médias ? En tout cas, ils sont au moins une police de la pensée.
Sur le même sujet le cinéma occidental nous sert un guilleret et en fin de compte, au regard de cette production georgienne, stupide THE FULL MONTY.
Un film qui fait réfléchir et qui me rappelle un peu les satires impitoyables du cinéma italien contre la société.