LA VIE D'ADELE - 2012

Titre VF LA VIE D'ADELE
Titre VO
Autres titres VF LA VIE D'ADELE CHAPITRE 1 ET 2
Année de réalisation 2012
Nationalité France
Durée 2h59
Genre ROMANCE
Notation
Date de sortie en France 09/10/2013
Thème(s)
Personnages de bande dessinée (Cinéma français)
Milieu scolaire (Cinéma français)
Homosexualité féminine (Cinéma français)
Réalisateur(s)
KECHICHE Abdellatif
Chef(s) Opérateur(s)
EL FANI Sofian
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario : Abdellatif Kechiche
et Ghalia Lacroix .....
d'après la bande dessinée de Julie Maroh :
"Le bleu est une couleur chaude" .....
Distribution : Wild Bunch Distribution

Visa d'exploitation : 131 739

- Palme d'Or, festival de Cannes 2013 .....
Acteurs
SEYDOUX Léa
EXARCHOPOULOS Adèle
KECHIOUCHE Salim
RECOING Aurélien
SALEE Catherine
SIKSOU Benjamin
WALRAVENS Mona
JODOROWSKY Alma
LAHEURTE Jérémie
LOIRET Anne
HURIER Tom
REHAZ Baya
RUTHERFORD Camille
SAIDI Karim
LEMANCEAU Aurélie
DUCLOS Alain
PAUL Eric
D'ISSERNIO Leila
BOURGASSER Nicolas
DEL SOL Alika
WYLER Maud
MARZOUK Bouraouïa
Résumé
"À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve" .....

                                                                                    (d'après le matériel de presse)
Bibliographie
- Positif numéro 632
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cahiers du Cinéma numéro 693
Critiques (Public)
                                                                                    L’avide Adèle ( la vide Adèle ?)

Le mystère (de l’amour et des êtres) procède, au cinéma comme dans la vie, d’un art consommé (et non point consumériste !) de la suggestion dont Abdellatif Kechiche semble vouloir s’obstiner à tout ignorer ; quant au marivaudage dont il persiste à revendiquer l’héritage, il est d’abord feintes subtiles ("esquive" !) et langage choisi, finement articulé, aux antipodes de ces indigents et grossiers déballages de préau où, ravalés à la vie des bêtes (ou peu s’en faut), on "nique" comme on "broute" (sic). Le maître queux de La Graine et le Mulet (non moins indigestes !), qui se complaît dans la lente et peu ragoûtante dévoration, filme à vrai dire ses multiples repas de spaghetti avec la même indécente proximité que ses interminables et répétitives scènes saphiques que rien ne distingue, hélas, de la plus crue et risible pornographie. Sa caméra, aussi obscène dans ses longues focales que le téléobjectif scrutateur d’un paparazzo, ne nous épargne ainsi rien des humeurs (larmes et morve mêlées) et des inconséquentes pulsions de ses nymphettes sans réelle épaisseur, à la diction par ailleurs trop souvent approximative. On ne perd au demeurant pas grand-chose à mal les entendre, tant l’insipide platitude des dialogues le dispute à la vacuité de leurs prétentions intellectuelles. Elles ont beau citer Sartre, Picasso, Klimt ou Schiele, n’est pas Eric Rohmer qui veut ! Sans la "valeur" militante ajoutée du lesbianisme, brandie en alibi douteux d’une lubricité qu’on devine toute hétérosexuelle, l’histoire serait d’une banalité à pleurer : un nouveau "jeu de l’amour et du hasard", certes, mais languissant et abâtardi, entre une institutrice en herbe obtuse, passablement inculte, un rien démago, et une jeune artiste peintre aussi volage que jalouse. Allez comprendre pourquoi la première cède aux avances du premier collègue venu (vite évacué par le scénario) et la seconde, si affranchie, se montre soudain à ce point intransigeante !... Les yeux de veau égaré d’Adèle Exarchopoulos et les variations capillaires de Léa Seydoux (un peu plus attrayante tout de même que sa partenaire) ne soulignent dès lors à chaque (gros) plan, près de trois heures durant, que cette prévisible évidence : en matière de bleu, celui que distille la Jasmine de Woody Allen (et de Cate Blanchett) se révèle beaucoup plus profond et poignant, sans une once de prétention. Alors la Palme ? Plutôt un tuba, pour ne pas étouffer ou pour respirer, s’il se peut, un air moins vicié. Maxime Stintzy

14/20 : Sans avoir lu la bande dessinée, ce film me laisse convaincue sur le fond et très dubitative sur la forme, plus tout ce qui a pu filtrer des conditions de tournage. Déjà "La graine et le mulet", j'avais trouvé complaisant côté chair, la danseuse du ventre en action pour meubler l'issue me gênait. Toujours le même travers cette fois, on assiste à une joute des corps bien trop longue et trop appuyée pour ce que le récit veut exprimer, cette descente aux enfers des ruptures quand les sens ont trop primé sur la jugeote. On a compris, nul besoin de tant de plans pour libidineux ou détraqués alors qu'il existe des sites dédiés pour se claquer sur les fesses !... Horribles soupirs qu'on croirait des râles d'agonie tant ils auraient mérité d'être couverts par un fond sonore quelconque ! D'un goût douteux aussi cette bouche ouverte aux quatre vents, ce nez qui coule ! Beaucoup trop long ! Et une version encore plus étirée existerait bientôt ? Pitié ! Quelques coupures rehausseraient l'ensemble car pour ce qui est de faire partager les symptômes des différences de classes, le ravin culturel entre les deux demoiselles, la progression de l'intrigue, la reconstruction laborieuse, c'est très bien vu. L.Ventriloque

Tout n'est pas à poubelliser dans ce trajet laboratoire laborieux imposé à une jeune lycéenne de son temps pulsionnelle, curieuse et incertaine attirée par le besoin de se réaliser temporairement par l'expérience décalée. L'éveil des sens d'une adolescente capturée par l'attirance hors norme incorpore ses troubles et ses indécisions entre le troupeau d'un bahut violent, moqueur et jaloux, la drague masculine et le nectar d'une sauce bolognaise familiale retenant encore captive une jeune fille n'arrivant pas à se positionner sur une sexualité définitive. Tout en se répandant bien souvent dans des durées interminables l'opus offre par instants des moments intenses tutoyant un cinéma vérité conforme à l'environnement d'une jeunesse dispersée, nerveuse et interrogatrice débridée dans les manifs ou dans les cafés puis recadrée sans chaleurs par des cours austères. En attendant l'éveil d'une véritable mission, Adèle ravitaille son jeune âge de cris, de rires et de larmes à l'aide d'une libido de moins en moins condamnée. Dans une traversée chaotique, atypique, porteuse de la seule chose que nous ayant à faire, ressentir. La scène de la rupture est un moment fort. JIPI