Dans les années 1640, l'Angleterre, déchirée par des guerres intestines opposant les fidèles du roi Charles 1er et les partisans d'une république balbutiante, connait sa première révolution libertaire qui jeta sur les routes et les champs de bataille, des milliers de soldats, de mercenaires et de va-nu-pieds souvent enrôlés de force, par obligation ou fourberie. Rien de plus normal donc de côtoyer trois déserteurs hagards qui cherchent vaille que vaille à fuir les sporadiques tirs d'obusiers et les sourdes canonnades proches, plus enclins à partager la proximité d'une taverne ou d'une gueuse que les sanglants affrontements qui les dépassent et les trépassent. Leur errance croise un mystérieux alchimiste dénommé O'Neil qui est accusé par un des protagonistes, un certain Whitehead, d'avoir volé d'importants documents ésotériques à son maître. C'est avec l'aval discret du violent Cutler, que notre intrigant magicien va ensorceler son accusateur pour l'obliger à trouver un mystérieux trésor enfoui quelque part dans l'immensité de la vaste prairie parsemée de nombreux champignons hallucinogènes à l'effet puissamment dévastateur...

>>> On aura beau gloser sur l'étrange folie qui traverse l'oeuvre de part en part, échafaudant quelques scènes d'une étrange fascination hypnotique, pointer avec raison une étonnante plasticité visuelle qu'un magnifique noir et blanc rehausse et radicalise ou bien encore notifier l'étonnante interprétation de l'ensemble des acteurs, entre subtile composition décalée, inquiétante dérive fantastique teintée d'absurdité et de folie permanentes, il faut avant tout savoir raconter une histoire, ce que Ben Wheatley ne sait plus faire, engoncé dans une possible prétention narcissique et grandiloquente qui n'augure rien de bon pour ses prochaines créations...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)