Hiver 1961. Au "Gaslight Café" dans le touffu quartier new-yorkais de Greenwich Village, devant un public attentif et clairsemé et parmi quelques autres artistes en représentation, Llewyn Davis, évanescent chanteur de folk ayant perdu récemment son partenaire musical qui dans une ultime révérence suicidaire a sauté du pont de Washington, interprète une magnifique chanson, avant de retourner dans l'anonymat de la rue où il se fera même copieusement tabasser pour d'obscures et mystérieuses raisons, par un brutal inconnu. Régulièrement en quête d'un accueillant canapé pour passer quelques nuits, à la recherche mortifère d'un quelconque contrat, son existence oscille en permanence entre une ironique hébétude et un quotidien instable qui se dérobe et chancelle. Ses épisodiques relations avec son environnement, affectif, professionnel, familial aboutissent tous à de lamentables incompréhensions, pour se déliter dans de réciproques lassitudes et de circulaires fuites en avant, avec en réserve ou en servitude l'inévitable retour au point de départ, comme ce ronronnant chat roux et son clone féminin, qui accompagne la nonchalante dérive de notre personnage. Une vaine tentative pour trouver un contrat à Chicago auprès de Bud Grossman, un producteur musical local et l'impossibilité de quitter la scène tourmentée de ses continuels échecs pour la marine marchande, vont remettre Llewyn Davis dans l'assommante répétition d'un quotidien figé...

>>> Une superbe bande sonore musicale, fortement présente et discrète à la fois, un acteur étonnant de concision et d'imprégnation dans l'interprétation de son personnage, pour un ensemble parfaitement maîtrisé auquel nous reprocherons uniquement l'inutile redondance finale, pesante et surnuméraire...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)