Depuis sa plus tendre enfance, Guillaume s'est considéré comme une fille, une inclination sexuelle consciemment entretenue par sa mère qu'il adore avec exubérance et démesure. Cette fausse détermination génésique le pousse bien sûr à détester le sport, une activité perçue comme purement masculine et à privilégier la féminité, ne se privant pas de s'affubler de certains accoutrements et autres travestissements qui lui donnent l'occasion et la rêverie d'endosser, entre autres, la mythique figure romantique de Sissi l'impératrice, une récurrente héroïne qu'il affectionne particulièrement. Avec de telles démonstratives dispositions, il intègrera avec une facilité déconcertante, lors de vacances ibériques près de Gibraltar, la substance et les subtilités de la sévillana, version féminine, une ondoyante et virevoltante danse locale que lui avait appris sur place sa volubile logeuse. Et c'est avec une forte appréhension, rapidement confirmée par les faits et de nombreux déboires, qu'il intègrera, à la rentrée scolaire, sous les farouches injonctions paternelles, une traditionnelle et masculine école anglaise où il se découvre quelques troublantes attirances pour un de ses camarades de pension. Plus tard, lors de la conventionnelle présélection militaire, il se retrouve tout "naturellement" réformé et va commencer à se poser des questions sur son attirance inconditionnel pour les garçons. Deux tentatives ratées pour vivre une expérience homosexuelle, après une timide incursion dans une boîte gay et la rencontre avec la ravissante Amandine, lui feront finalement découvrir sa véritable nature hétérosexuelle.
>>> Un (d)étonnant festival Guillaume Gallienne, un brin débordant et narcissique, articulé sur trois canevas scénaristiques complémentaires :
- un one-man show qui déroule le scénario et l'histoire du film...
- la trame de l'intrigue qui sous-tend la prestation scénique précitée...
- un onirisme fantasque qui introduit la mère dans des séquences normatives...
Ce singulier triptyque narratif, aux éléments interdépendants, intelligemment entrelacés, dynamise l'évolution de l'intrigue, avec une pétulance et une régularité bienvenues, pour dérouler cette savoureuse autobiographie...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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