Croyant enfin pouvoir bénéficier d'une existence plus sereine, après avoir remporté la 74e édition des Hunger Games et ceci malgré une évidente et sournoise oppression qui continue à s'exercer sur ses concitoyens réduits dans la plupart des districts à une pénible survie quotidienne, Katniss Everdeen devra déchanter à l'annonce d'une brutale et pernicieuse modification du règlement des prochaines manifestations annuelles qui stipule que cette fois-ci les différents compétiteurs seraient choisis uniquement parmi ceux qui avaient déjà, de par le passé, gagné la terrible épreuve. Un remaniement imposé par le président Snow en personne, au vu du succès médiatique grandissant de la jeune femme durant la fameuse Tournée de la Victoire imposée à tous les vainqueurs, lors de laquelle Katniss est de plus en plus perçue comme le symbole vivant de l'opposition à la tyrannie exercée par le pouvoir en place. C'est donc en truquant lourdement le tirage au sort des futurs adversaires des prochains jeux, que l'on espère se débarrasser de l'encombrante personnalité de celle qui est devenue au fil des semaines, l'égérie d'une population exsangue et de plus en plus rebelle. Vingt-quatre concurrents sont désormais en lice qui devront s'affronter, tout en s'efforçant d'échapper aux pièges divers et variés, brouillard empoisonné, cynocéphales hargneux, température caniculaire, raz-de-marée artificiel, etc...
>>> Comme c'est souvent le cas, quand une ou plusieurs suites sont tournées, dans la foulée du succès médiatique d'un premier opus, on se retrouve, qualitativement, un large cran en-dessous de l'intérêt ou de la trempe de l'épisode liminaire. Retrouver la pétillante Jennifer Lawrence en héroïne libertaire et le perfide Donald Sutherland dans le rôle du commandeur suprême, tout en croisant le toujours imposant Philip Seymour Hoffman en intriguant maître de cérémonie, ne suffit pas à provoquer des applaudissements, même timorés, surtout avec un épilogue d'une rare indigence, proche d'une vulgaire cassure de pellicule. Mais nous sommes en numérique et les voraces tiroirs-caisses spéculent déjà sur les prochaines éditions...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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