A l'occasion des festivités organisées pour son anniversaire, la sexagénaire Cornelia Keneres a invité tout le gotha économique, culturel et politique de la capitale roumaine, une bonne centaine de personnes se connaissant plus ou moins tous et qui font partie du réseau professionnel et relationnel qu'elle et son mari, un éminent médecin hospitalier, ont tissé avec le temps, parmi la copieuse nomenklatura du pays. Tous sont présents et ravis de l'événement, hormis son fils Barbu, avec lequel depuis des années s'est forgée une sourde relation d'agressivité et d'évitement, qui a refusé d'honorer de sa présence les réjouissances. C'est lors de quelques répétitions d'opéra, qu'elle apprend subrepticement que son rejeton a eu un grave accident avec sa puissante Audi, renversant un gamin de six ans rentrant de l'école, qui décède lors du violent impact. Immédiatement Cornelia, accompagnée d'une amie influente, se rend au commissariat de police où son fils est retenu en attendant l'obligatoire prise de sang et la coutumière analyse d'urine, non sans avoir passé quelques déterminants coups de fil à certains responsables de la police nationale. Pour éviter une insupportable condamnation pénale et un pénible séjour en prison, elle n'hésitera pas à soudoyer le conducteur de la voiture que son fils dépassait et à monnayer le décès auprès des pauvres parents de la petite victime, avec une conséquente enveloppe. Un dévouement extrême, pouvant être perçu comme scandaleux voire ignoble, qui ne lui apportera pas pour autant l'amour défaillant de son fils...

>>> Acerbe critique des prérogatives et des passe-droits générés par ceux qui détiennent les rouages du pouvoir et les adéquates relations pour l'exercer, sur fond d'amour maternel asphyxiant et lourdement démesuré, pour une oeuvre claustrophobe et glaciale confirmant le renouveau du cinéma roumain...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)