D'une impétueuse violence sans cesse refoulée, entre passé rocailleux et misanthropie alcoolisée, Joe Ransom dirige un groupe de travailleurs noirs chargés de déboiser une grande superficie arboricole, en injectant tout d'abord dans les troncs entaillés à coups de hache, une substance toxique pour les faire dépérir, contournant ainsi l'interdiction légale de couper des arbres en bonne santé végétale. Avec comme seule fréquentation durable, quelques solides piliers de bistrot, les prostituées d'une maison close de la région et son fidèle pitbull femelle, il tente de contrôler et d'évacuer vaille que vaille sa constante hargne dans l'alcool afin d'éviter toute confrontation avec l'hostilité affichée de quelques policiers des environs. Il va finalement se prendre d'attention et d'affection pour un gamin de quinze ans, prénommé Gary, qui cherche un quelconque travail pour faire vivre sa mutique soeur Connie et sa mère timorée, toutes deux sous la crainte et la violence du chef de famille investi d'un alcoolisme et d'une brutalité notoires...

>>> Judicieusement inspiré d'associer dans son casting acteurs professionnels et simples autochtones de la contrée, dont l'étonnant Gary Poulter dans le rôle du père de notre jeune héros (en fait, un sans domicile fixe décédé en février 2013, par noyade dans un lac, durant une crise d'éthylisme) le cinéaste nous commet une réalisation dense et prenante, pourtant bien en deçà du roman éponyme écrit par l'incontournable Larry Brown dont l'ensemble de l'oeuvre littéraire côtoie les chefs-d'oeuvre à répétition.
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)