Dans une grande et morne cité écossaise, une jeune femme, d'origine extra-terrestre sillonne les rues de la ville, au volant d'une banale camionnette, abordant les hommes seuls, sous de fallacieux prétextes, comme la demande d'un itinéraire ou d'une adresse quelconque, afin de les faire monter dans son véhicule, leur distillant de discrètes avances, les emmenant ainsi dans une vieille maison délabrée pour les diluer dans une noirâtre substance dans laquelle ils s'engloutissent au fur et à mesure de leur approche vers l'intrigante créature. Peu importe l'apparence ou la personnalité de la prochaine proie, même celle souffrant d'une difformité acrocéphale fera partie du contingent des futures victimes qui semblent toutes convenir à son incompréhensible voracité et à sa quête insensée et mortelle, pour en quelque sorte être dépouillées de leur fluide vital et de leur énergie terrienne. Que ce soit dans un autobus, un supermarché ou une boîte de nuit, peu importe le terrain de chasse, partout les hommes seuls sont disponibles à foison pour son obscur et gluant agissement d'annexion ou d'asservissement...
- Libération du 25 juin 2014
- Positif numéro 640
- Le Canard Enchaîné du 25 juin 2014
- Cahiers du Cinéma numéro 701
- Mad movies numéro 275
Critiques (Public)
Certaines structures de cet ensemble venteux et décharné resteront volontairement mystérieux.
Il faut s'en accommoder, sans proscrire ces images cotonneuses, ne semblant reproduire qu'une pensée unique, la traque continuelle d'un alien "féminin" au bout de nulle part, se divertissant jusqu'à leurs extinctions, d'hommes ordinaires, narcissiques, basiques et laids, verbalement limités, délestés de toutes cultures, dans un désert quotidien, uniquement managés par leurs pulsions sexuelles.
Manipulés et consentants, incapables de deviner qu'ils ne sont que les jouets d'une machine laboratoire, manquant totalement d'émotions, châtiant dans un état second toutes ces libidos masculines primaires, volontairement pourchassées.
Une expérience terrestre dominante, amusante, puis déroutante, enrobant dans son concept sensoriel un être venu d'ailleurs, soudainement perplexe, interrogatif, fragilisé et anéanti par la perception d'un sensitif inconnu.
Un opus courageux, inclassable, boueux, frigide, envoutant, entre lenteur et récurrence, dans une léthargie marécageuse et glacée.
JIPI