Comme sa vieille et rouillée Pontiac bleue qui lui sert d'abri et de dortoir, le dénommé Dwight est une saumâtre épave qui survit en marge de la société, s'introduisant dans les bungalows momentanément désertés pour prendre un bain furtif et faisant les poubelles de restaurants pour se sustenter vaille que vaille de quelques maigres restes. Son évanescente et misérabiliste existence, en perpétuelle déshérence et en quotidiens pointillés, sera profondément remise en cause par l'entrefilet dans un journal local qui révèle la prochaine libération d'un certain Wade Cleland, après dix années d'incarcération dans une prison de Virginie. L'individu est en fait l'assassin des parents de Dwight qui désormais n'a plus qu'une idée en tête, mettre fin à l'existence du vil personnage, indirectement responsable de sa lente et longue déchéance. Après le consternant échec du vol d'une arme à feu dans un véhicule, il parvient tout de même à retrouver son obsessionnelle et future victime et l'occire avec un émoussé et rudimentaire couteau de fortune, dans un vengeur et navrant bain de sang. Mais il s'avère que la fratrie du macchabée ne veut absolument pas laisser ce crime impuni surtout que l'homme égorgé n'est pas le véritable assassin des parents de Dwight, mais l'ancêtre de la tribu, et que l'un de ses trois fils a pris sa place pour endosser la condamnation, afin d'éviter au coupable fort âgé, de finir son existence en prison. Commence alors une redoutable et haineuse traque où le chasseur devient chassé et qui mettra en cause et en branle d'autres tourmentés liens familiaux...

>>> Second long métrage d'un metteur en scène fortement prometteur qui bouscule allègrement les genres et les spectateurs avec une certaine efficacité, augurant pour l'avenir de solides et sanguinolentes réalisations pourvu que la reconnaissance critique actuelle ne lui monte pas trop à la tête ni au garrot...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)