Certains éléments dramatiques et traumatiques, qui seront dévoilés au cours de la progression du récit cinématographique, ont provoqué l'éviction de Han Gong-ju, une jeune lycéenne peu prolixe, obligée de quitter son établissement scolaire pour une autre école, et qui est provisoirement hébergée par la mère d'un enseignant, gérante d'une superette de quartier. Une présence tout d'abord fort mal accueillie par la jeune femme qui accepte de mauvais gré cette incursion dans son existence quotidienne et qui va pourtant peu à peu s'attacher à la demoiselle. Après quelques désastreuses tentatives pour reprendre contact avec sa mère qui vit désormais avec un autre homme et les passables retrouvailles avec son paternel alcoolique, la peu diserte jeune fille tente d'échapper à la sympathie d'une camarade de classe, Eun-Hee, qui fait partie de la chorale du lycée et qui a remarqué l'étonnante capacité vocale de la nouvelle arrivante. Parallèlement, une enquête de police, en relation avec le suicide d'une ancienne élève, amie de Han Gong-ju, commence à dévoiler un traumatisant passé récent...
>>> Alliant avec une rigueur exemplaire la narration des conséquences psychologiques d'un drame sordide, progressivement dévoilé, dans de courts et sibyllins flash-back clairsemés, avec une sourde dénonciation des déviances morales et sociales d'une collectivité coréenne machiste, en partie corrompue et dont les valeurs s'inscrivent dans l'apparence, le paraître et la représentation univoque d'une respectabilité exemplaire, voire impérative, ce premier long métrage intrigue et séduit amplement. De plus, la description réussie d'un univers féminin adolescent se révèle d'une constante justesse d'esprit et de ton, parachevée par quelques subtils plans d'une poétique et fine abstraction qui se manifestent entre autres dans l'ambiguë clôture natatoire du film...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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