Opiniâtre homme d'affaires, d'origine latino, Abel Morales s'est peu à peu tissé un efficace réseau de clients au sein de l'industrie pétrolifère, plus précisément pour l'approvisionnement et la fourniture de fuel domestique dans l'état de New York, auprès de particuliers et de commerçants divers et variés. Pour se développer et donner à son activité professionnelle une nouvelle ampleur, il s'apprête à une conséquente extension de son entreprise par l'acquisition d'une grande parcelle de terrain, un ancien dépôt de carburants, avec ses cuves et son infrastructure, idéalement située au bord de l'Hudson. Cet achat fort judicieux, mais aussi extrêmement onéreux, près de six millions de dollars, avec un paiement immédiat de 40 pour cent de la somme et un règlement finalisé dans les trente jours. Bien sûr cette considérable expansion ne ravit guère ses concurrents dont certains vont tout faire pour le déstabiliser par des comportements et des actions litigieuses et criminelles : agressions répétées contre les chauffeurs de ses camions et quelques commerciaux en prospection, intrusion nocturne dans sa nouvelle maison, émergence inattendue d'une enquête judiciaire par le procureur pour comptes truqués, déclaration d'impôts frauduleuse, suivie d'une dizaine d'autres chefs d'accusation. En effet, bientôt le principal banquier qui devait cautionner les imminentes transactions financières et subvenir au paiement de l'acquisition du fameux terrain, se désiste. Commence une folle course contre la montre pour trouver les liquidités manquantes avant la terrible échéance qui conduirait, en cas de non-paiement, irrémédiablement à une définitive faillite...
- Le Canard Enchaîné du 30 décembre 2014
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Libération du 31 décembre 2014
Critiques (Public)
Des beaux meubles, des belles caisses, de la sape, une épouse qui ne demande qu'à être une fieffée salope... Bref tous les ingrédients du mafioso "violent-chic" mis en valeur par le cinéma américain depuis des décennies (depuis LE PARRAIN ?). Mais Abel, lui, ne veut pas agir comme un voyou ; il cherche "le chemin le plus droit" ; pour lui la fin ne justifie pas les moyens. Du coup on s'étonne presque du politiquement incorrect de ce film (c'est dire où on en est!). Sauf que quand Julian (pas intégré, pas fort, vraiment pas un winner) se tire une balle dans la tête sous les yeux d'Abel (son exact opposé), la première chose que fait ce dernier c'est colmater la fuite de fuel provoquée par le tir. C'est qu'il l'a eu à bon prix ce fuel ; faut pas gâcher. Et là on comprend que la morale d'Abel est avant tout économique. Sa "droiture" n'est d'abord pour lui que le meilleur moyen de s'en mettre plein les fouilles. Après tout, la "légalité" est peut-être devenue si favorable aux plus forts, aux plus durs, que ceux-ci ont d'abord intérêt à la garantir ? Du coup, malgré une lourdeur certaine, la scène du daim en particulier, je me demande si ce film n'est pas plus intéressant qu'il n'en a l'air.