Une famille d'origine suédoise, a priori issue d'un milieu aisé, vient passer une semaine de vacances dans une station huppée des Alpes françaises. Au second jour de leur agréable séjour, aux alentours de la pause méridienne, sur une ensoleillée terrasse d'un restaurant d'altitude, le couple et leurs deux enfants ainsi que quelques autres consommateurs assistent médusés, puis paniqués à une avalanche qui s'arrête à quelques mètres à peine du bâtiment. Alors qu'instinctivement Ebba, la mère se précipite pour protéger Harry et Vera, les deux mômes, Tomas, le père, prend la poudre d'escampette, avec son portable et sa frousse bien serrés. Cette désaffection paternelle va peu à peu miner les rapports entre les quatre protagonistes et rendre conflictuel la relation du couple, l'homme refusant de reconnaître sa conduite comme une fuite inexcusable. Un tandem de compatriotes amis sera pris à témoin de la fâcheuse incartade, lors d'une soirée au départ festive, mais rapidement tendue et nauséeuse. C'est seulement le dernier soir, alors même que les enfants ont depuis longtemps perçu la poignante dramaturgie mise en place par les adultes, que le mari s'effondre, en larmes et en catharsis, pour reconnaître son comportement pulsionnellement égoïste...
>>> Avec en arrière fond sonore la régulière déflagration des dynamitages préventifs provoquant des avalanches artificielles et à travers de pertinents plans séquences qui accentuent les tensions et les tourments des personnages, se débattant dans une configuration quelque peu isolationniste (un environnement météorologique et architectural tendant au confinement) le metteur en scène échafaude une épistémologie d'une forme de pusillanimité instinctive, antihéroïque, qui finalement ne serait pas, selon la fin du film, en raide déclivité, un apanage et un dérapage purement masculins...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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