C'est en 1941, après un pacte secret avec l'Allemagne nazie, que les forces soviétiques envahissent les territoires lettons et déportent en masse une grande partie de la population locale. C'est le cas pour Erna Tamm et de sa petite fille Elide envoyées avec d'autres femmes, souvent des épouses de patriotes, en convois ferroviaires à bestiaux dans la lointaine Sibérie, alors que les hommes sont déportés vers une autre destination. Regroupées dans des camps de fortune, sous l'égide d'un omnipotent responsable politique qui use et abuse de ses captives et de ses prérogatives, elles sont la plupart du temps affectées au bûcheronnage, un intense et harassant travail de coupe, de débitage selon un imposant quota exponentiel dans le rendement à observer, maintenir, améliorer rigoureusement. Durant 15 longues années, Erna va écrire à son mari de poignantes lettres qui resteront à chaque fois sans réponse. Ni les événements politiques (la déclaration de guerre avec l'Allemagne) ni les tragédies personnelles (la mort de sa petite fille) ne changeront rien à son quotidien qui prendra un peu plus d'ouverture et d'humanité, seulement à la mort de Staline, avec de signifiants assouplissements dans l'autorité, des fusions et des confusions affectives entre détenues et surveillants et petit à petit, l'obtention d'un passeport, pour quitter le pays...