Comme une violente déflagration inattendue et persistante, le peuple s'est soulevé contre le pouvoir oligarchique exercé par son président et oblige ce dernier et sa famille à rejoindre dare-dare un aéroport proche du palais pour prendre une salutaire fuite aérienne. Seul le dictateur en chef et son jovial petit-fils âgé de cinq ans ne prennent pas l'avion mais vont être obligés rapidement de quitter la sécurité aléatoire de la spacieuse limousine pour une moto et de changer leur tenue de parade avec quelques saumâtres vêtements dérobés dans une masure, afin de se faire passer pour de pauvres hères. Déguisés en musiciens de rue, le gamin affublé d'une jupette, une guitare à l'épaule, nos deux fuyards vont tenter d'échapper à leurs poursuivants de plus en plus nombreux depuis qu'une royale récompense est désormais promise pour l'arrestation du président. Commence une longue errance en direction de l'océan, où un hypothétique navire devrait les attendre, côtoyant la misère et la pauvreté que l'homme politique avait sciemment négligées, permettant l'émergence d'une tardive prise de conscience qui n'empêchera peut-être pas la redoutable et brutale vindicte populaire...

>>> Censé se dérouler dans un pays imaginaire, cette création dramatique bipolaire qui sans cesse oscille entre la tragédie et la comédie, au point d'en perdre la pertinence, s'enlise quelquefois dans le convenu et le facile pour émerger ensuite dans la pétulance et la luminosité, de quoi engendrer une imperceptible et lancinante déception, guère préjudiciable à une approbation globale tout de même positive...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)