Dans un des nombreux quartiers désertés de la mégalopole de Denver que des familles entières ont quittés dans l'impossibilité de rembourser les intérêts démultipliés de leur prêt immobilier, après l'éclatement de la bulle financière, Billy, une mère de famille et ses deux mômes, Bones, un adolescent qui revend du cuivre récupéré dans les habitations abandonnées et son petit frère Franky, tentent vaille que vaille de survivre aux implacables échéances financières. La jeune femme finit par accepter un engagement dans un mystérieux voire inquiétant cabaret du centre ville, côtoyé par des adeptes de spectacles et d'exhibitions à connotation sadique et perverse. En face de leur maison qui est déjà répertoriée sur une prochaine liste de destruction, notre trio a comme voisinage une jeune fille surnommée "Rat" pour son affection envers un de ces rongeurs qu'elle a dû apprivoiser, qui vit avec sa grand-mère aphasique dont l'occupation essentielle est de visionner à longueur de temps d'anciennes vidéos où elle apparaissait en compagnie de son mari aujourd'hui décédé. L'ensemble du quartier quasiment vidé de ses habitants est sous la coupe d'un violent et méphitique personnage, un certain Bully faisant régner la terreur dans les environs. Tout un district à l'abandon, comme victime d'une terrible malédiction qui pourrait définitivement s'arrêter si quelqu'un ramenait à la surface un objet englouti au fond du lac artificiel qui avait été mis en place des dizaines d'années auparavant...

>>> Après sa projection au dernier festival de Cannes, le film fît une telle mauvaise impression, que les producteurs exigèrent impérativement un rapide et conséquent remaniement de sa structure et de son déroulement scénaristique. Cela devait être de toute évidence très mauvais, au vu de ce que l'on nous propose désormais, qui piétine allègrement dans un foisonnant ridicule, une dérisoire contrefaçon (involontaire ?) des atmosphères lynchéennes et une accumulation saumâtre de séquences inabouties et conglomérées n'importe comment. Il est à noter que depuis quelques années et surtout avec la prolifération du "tout numérique" de nombreux acteurs s'imaginent d'excellents réalisateurs potentiels et se lancent dans l'aventure d'un premier film, cautionné par un égo surdimensionné et des velléités d'augmenter l'épaisseur de leurs portefeuilles...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)