Trois courts métrages censés se dérouler à Berlin :

1) "Final girl" de Jörg Buttgereit...

Une jeune fille évoque en voix-off la castration de Mucki, son hamster qui dispose d'un endroit à lui, dans sa chambre. La radio donne comme information qu'un quidam d'origine turque vient de tuer son épouse. Elle s'en vient dans la cuisine, chercher un sécateur et pénètre dans une pièce où se trouve allongé sur le lit, un homme ligoté et bâillonné (probablement son père). Avec détermination et doigté, elle le castre, puis revient dans la cuisine pour se munir d'un couteau électrique qui servira à trancher la tête du bonhomme. Après avoir préparé sa valise, elle s'en va avec sa bestiole dans une cage. Derrière la fenêtre du premier étage, on aperçoit l'homme qui la regarde partir...

2) "Make a wish" de Michal Kosakowski

Un jeune couple de sourds-muets d'origine polonaise, Jacek et Kasia, se font des mamours dans une friche. L'homme raconte, en langue des signes, l'histoire d'une amulette ocre qu'il porte autour du cou et qui a permis à sa grand-mère de fuir à la barbarie d'un groupe de S.S. venus investir son village durant l'été 1943. Alors que nos deux amoureux se promènent dans un immeuble abandonné, ils sont assaillis par un groupe de néonazis qui les brutalisent, les humilient pour finir par les torturer. A nouveau la manipulation du talisman magique qui provoque l'inversion et la transmutation de deux personnes (la victime investit le corps de son bourreau et l'âme de ce dernier est métamorphosée dans le corps de la victime) permet une échappatoire.

3) "Alraune" d'Andreas Marschall

Eden, un homme qui vient de se faire larguer, déambule dans le Berlin nocturne et se retrouve dans une animée boîte de nuit, le "Mabuse Club" qu'il avait d'ailleurs repéré auparavant sur internet. Il est profondément séduit par une jeune danseuse ukrainienne, prénommée Kira qu'il va suivre, malgré l'interdiction de cette dernière, pour se retrouver devant la porte d'un club privé, accessible uniquement aux membres qui disposent d'un laisser-passer électronique. Accueilli par le dénommé Petrus, une sorte de maître de cérémonie, il va accepter toutes les conditions et les interdictions pour devenir adhérent de cette mystérieuse engeance dont les affiliés ingurgitent et fument des racines de mandragore pour connaître une folle extase...

>>> Par vraiment d'unité narrative ou conceptuelle, de cordon ombilical ou de colonne vertébrale pour ces trois courts métrages teutons, hormis un vague lieu géographique sans intérêt dans le déroulement des différents opus dont le plus mauvais reste sans conteste le dernier ; le plus violent, le second et le plus tranchant et classique, celui réalisé par Buttgereit, en évidente perte de folie créatrice...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)