Alors que son épouse se charge des courses quotidiennes, le dénommé Lastochkin s'occupe des enfants, particulièrement du bébé et prépare le repas, plutôt fort stressé et quelque peu dépassé par les moult sollicitations. Après une crise d'énervement où les ustensiles volent dans tous les sens, il décide, après la lecture d'un entrefilet dans le journal local, de manger désormais au stolovaya qui vient d'ouvrir, une sorte de cantine populaire fort prisée. Lorsqu'il se présente le lendemain, une conséquente foule faisant la queue en fil indienne est déjà présente alors qu'une soudaine pluie glaciale se met à tomber. Comble de malchance, le restaurant, désormais plein à craquer, ferme ses portes juste devant son nez. Bien sûr, de retour au domicile, faraud et fanfaron, il déblatère sur l'excellence de son repas, refusant le morceau de viande que lui présente sa compagne, faussement gavé et repu, mais se levant la nuit, pour grignoter quelques restes dans le buffet de cuisine, dans lequel il enfermera ensuite le chat, pour l'accuser du forfait. Le jour suivant, prévoyant et malin, notre bonhomme emmène avec lui, chaise pliable, parapluie, imperméable, bouquin, pour finalement se retrouver à faire la queue devant un arrêt de bus où d'autres personnes attendaient. Ce sera finalement que quelques jours plus tard, qu'il parviendra enfin à pénétrer dans la fameuse cantine, pour entendre un client se plaindre d'un clou trouvé dans le potage et constater que la boîte des réclamations déborde de moult mots et billets contestataires et revendicatifs. Heureusement que des officiels de passage vont remédier à cette incurie culinaire...

>>> C'est souvent drôle et humoristique, malgré l'inévitable mainmise finale de la rigide censure d'état qui se devait de faire de ce lieu collectif de réfection soviétique, une nouvelle preuve indéniable de l'efficacité du socialisme triomphant...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)