Efficace et pondéré inspecteur de police, Andreas Thomsen est appelé avec son coéquipier et ami Simon pour une intervention dans un appartement où un couple de junkies se dispute violemment alors que leur bébé Sofus geint dans un placard, couvert d'excréments et tremblant de froid, une situation insupportable et pénible qui révulse le jeune pandore devenu récemment père de famille d'un adorable bambin prénommé Alexander. Quelques jours plus tard, Anna, l'épouse de notre fonctionnaire de police, découvre, atterrée et paniquée, le nourrisson décédé dans son berceau, apparemment victime du syndrome de la mort subite. Un traumatisme déchirant pour la jeune maman qu'Andreas n'arrive pas à juguler et qui le porte face au désespoir de son épouse vers un inacceptable et inconcevable comportement : échanger le petit cadavre avec Sofus, à l'insu des parents immergés dans leurs paradis artificiels, donnant ainsi au gamin, une seconde chance pour une existence équilibrée et harmonieuse. Cette situation qui semblait de prime abord une bouée de sauvetage vers une harmonie retrouvée, se révèle rapidement catastrophique. Anna ne supportant pas cette fausse et tronquée maternité culpabilisante, finit par se jeter d'un pont et Sanne, la véritable mère de l'enfant niant véhémentement que le cadavre du gamin est son fils, demande à son partenaire de se débarrasser de cette défunte et incompréhensible présence...

>>> Evitant avec doigté et métier les tentants écueils du mélodrame larmoyant, la réalisatrice aborde, une nouvelle fois, avec intelligence et force, ses thèmes récurrents de la perte et de la douleur affective. Après une longue incursion filmique aux States, on note avec bonheur son retour réussi dans sa Scandinavie natale...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)