PLAYTIME - 1967

Titre VF PLAYTIME
Titre VO
Autres titres VF LE TEMPS DES LOISIRS
Année de réalisation 1967
Nationalité France
Durée 2h33
Genre COMEDIE
Notation 15
Date de sortie en France 17/12/1967
Thème(s)
Milieu culinaire (tous pays confondus)
Tour Eiffel (tous pays confondus)
Films tournés en 70 mm (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
TATI Jacques
Chef(s) Opérateur(s)
BADAL Jean WINDING Andreas
Musique
LEMARQUE Francis
Renseignements complémentaires
Scénario : Jacques Lagrange
et Jacques Tati .....
Distribution : Prodis

Visa d'exploitation : 24 991
Acteurs
TATI Jacques
DENNEK Barbara
KEARNS Bill
KOLLDEHOFF René
GAUTHIER Jack
BARSACQ Yves
ANDAL Tony
FRANCINI Michel
MONTANT Georges
ABBEY John
CAMILLE Valérie
FRANCE Ketty
RUMILLY France
DELAHALLE France
PAILLETTE Laure
DENTZLER Erika
PROUST Colette
DUCREUX Yvette
MAIDEN Rita
RAY Nicole
BONIFASSY Luce
CAVALLARO Evy
FIRMIN-DIDOT Eliane
JAM Nathalie
WENNECK Sophie
POLI Olivia
LAVANANT Dominique
FOUCHE André
FAYE Georges
KATZ Gregoire
CASEY Marie-Pierre
PICCOLI Henri
DOYEN Leon
MONJOU Marc
ARLEY Bob
BOUCHEZ Madeleine
CHAUVEAU Philippe
READ Douglas
VIAUR François
CAMPBELL James
LAGARDERE Geneviève
BOURBON Billy
REC Gilbert
FIELD Alice
LECOMPTE Jacqueline
Résumé

Des touristes américains débarquent à l'aéroport d'Orly sont acheminés dans un immense hôtel en forme de building imposant qui est loin de les dépayser de leur lointaine contrée. Le brave Hulot, quant à lui, se démène comme un beau diable dans un labyrinthe de couloirs et de pièces à la recherche d'un improbable chef de service, dans les méandres du monumental bâtiment. La soirée se terminera en apothéose, à l'inauguration d'un restaurant dont les travaux, apparemment sont loin d'être achevés...

>>> L'oeuvre la plus injustement contestée du grand metteur en scène, qui fut une véritable catastrophe financière pour les producteurs...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1968
- Revue du Cinéma 03/1993
- Positif numéro 387
- Télérama numéros 2244 et 2292
- Dossiers Art et Essai numéro 37
Critiques (Public)
Hulot dans une course-poursuite sur sols marbrés, open spaces, ascenseurs bondés et baies vitrées ne valorise qu’un seul ordonnancement, la répétition de l’échec. Les personnages ne peuvent s’intercepter, la difficulté de conclure une transaction avec l’autre, qu’elle soit interne ou externe, est laborieuse. Des décisionnaires sont enclavés dans de sombres costumes gris, éparpillés dans d’immenses salles de réunions, que Hulot hors norme visite par erreur. A l’extérieur les rues sont pleines à craquer, un bétail touristique côtoient des autobus surchargés, les embouteillages sont monstrueux, chacun n’est prisonnier que d’une seule ligne de conduite : "L’indifférence de l’autre dans la communion du geste similaire". Une meute uniformisée se répand avec au loin de fantomatiques buildings, architectures figées semblables à un comportement répétitif en marche. Le béton devient pharaonique, il imprègne l’homme de sa froideur. Les salles de restaurants à l'image des rues sont pleines et n’obéissent qu’à une procédure de gestions des flux et reflux. Hulot essaie de survivre dans ce miroir gigantesque. Intercepté par un ancien camarade, il doit subir dans une pantomime sur écran large une éprouvante initiation au modernisme. Dans l’appartement d’à-coté les mêmes gestes se reproduisent. La masse est soumise à un même dénominateur commun. La télévision. Les individus ne sont plus qu’une famille dont l’essence se nomme canapé moelleux dans de grandes pièces écrasées de lumières artificielles. On mime les sports d’hiver, en costume cravate devant Hulot ne demandant qu’à fuir ce monde terrifiant. Le contraste avec la nuit est flagrant, celle-ci devient néantique sur fond de tours flamboyantes. "Playtime" est le virage technologique d’une société sur fond de silence intellectuel, dans l’intérieur cossu, derrière la baie vitrée de l’appartement du rez de chaussée, il n’y a aucun livre. La caméra et la télévision ont chassés un instinct de lecture foudroyé par l'image. Le culte est devenu "pensée de groupe", image unique brute non filtrée conditionnant l’avancée cérébrale d’un troupeau prenant comme nom "logistiques adaptées aux environnements côtoyés" L'intérieur des buildings et des rues devient un ordonnancement d’écoulements de ressources métalliques et humaines. Une seule perception interne et externe. JIPI