1935 : fiancée contre son gré à un vague individu de sa contrée, Chunhua Zhu prend la poudre d'escampette afin d'échapper à un mariage forcé et se cache parmi l'attirail d'une troupe de théâtre itinérante, dont le directeur accepte de l'enrôler, malgré la ferme opposition du régisseur de la petite équipe. Elle s'initie ainsi au métier, trois ans d'apprentissage et quatre années d'assistante sans être aucunément payée, fort complice avec Yuehong Xing, la propre fille du bienveillant patron...

1941 : après la mort de ce dernier, épuisé par son passionnant sacerdoce, le régisseur dissout la troupe et emmène les deux interprètes vedettes à Shanghai auprès d'un certain Tang, administrateur de théâtre et d'opéra qui va prendre en main le destin artistique et médiatique de Chunhua et Yuehong devenant effectivement des vedettes reconnues et demandées par un public comblé, alors qu'une ancienne étoile de la scène, répudiée, finira par se suicider en se pendant dans les combles du théâtre...

1946 : Alors que Yuehong se sent de moins en moins encline à poursuivre une carrière harassante voire épuisante sur les estrades et se rapproche ainsi de Tang dont elle devient officiellement la maîtresse, son ancienne complice persévère, soutenue par une dynamique journaliste progressiste qui la conseille et l'induit à ne plus jouer que des pièces nouvelles, non officielles quitte à s'attirer les foudres du pouvoir et même une violente agression nocturne et une convocation au tribunal du peuple...

Le film se termine en 1950, un an après la création de la fameuse République populaire de Chine, alors que l'une décide de revenir sur ses premiers amours artistiques et que la seconde, heureuse du choix de sa sœur d'adoption, se lance dans la création de pièces à connotation révolutionnaire, espérant bientôt rejouer avec cette dernière...

>>> Construit sur un scénario entièrement original, une situation rare et plutôt exceptionnelle à l'époque où l'on prônait systématiquement l'adaptation littéraire ou théâtrale, cette intéressante œuvre cinématographique, qui baisse un peu d'intensité et d'intérêt dans sa seconde partie, reste d'une admirable beauté visuelle et plastique...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)