Que les hommes sont bêtes

                                       Et Griffith si lumineusement évident...

Toujours à l'affut d'une nouvelle proie à embobiner et à gruger, la blonde Marie Skinner, véritable agrégat de séduction et de vulgarité, décide de charmer le dénommé Judson, un riche père de famille croisé dans un salon de coiffure-manucure de la mégalopole new-yorkaise. Elle décide de louer un petit appartement dans le même immeuble, mais surtout au même étage que sa future victime, un brave bonhomme qu'elle va attirer chez elle, à cause d'un vague souriceau trottinant dans ses douces pénates qui l'oblige, (faussement) effarouchée, à sauter inopinément dans les bras de son sauveur. Après de secondes retrouvailles tout aussi (faussement) imprévues, elle lui offre un bouquin sur l'immense Napoléon, un personnage illustre dont la silhouette et la stature ressemblent, selon les dires de l'adroite demoiselle, (faussement) à ceux de notre naïf voisin. Complètement envoûté et scotché comme une mouche à miel sur sa tartine, le pauvre Judson se sent des velléités d'adolescent et gêné par son évident embonpoint, commence moult exercices de musculation, une cure d'amaigrissement, de la gymnastique quotidienne, sans oublier l'achat d'un discret corset. Et comme par hasard, les soirées avec des clients et des collègues deviennent de plus en plus nécessaires et fréquentes et son portefeuille, lui aussi, fait de régulières séances de régime, sollicité par les nombreux cadeaux et présents offerts à la belle profiteuse...

>>> Entre brillante et universelle comédie des mœurs et scintillant mélodrame en émouvant filigrane, cette excellente création cinématographique se démarque de bien des productions de l'époque, par son parti pris de faire de l'humour avec du tragique et du dramatique avec légèreté, soutenue par un acteur étonnant de simplicité et de conviction, le convaincant Jean Hersholt, à la filmographie exceptionnelle...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)