Ancienne comédienne de théâtre et actrice occasionnelle au cinéma, Eva Peron, épouse du président Juan Domingo Peron, devint une icone pour le peuple argentin pour son intense activité politique en direction des femmes, pour leur émancipation, leur droit de vote et l'égalité juridique dans le mariage, mais aussi du peuple, contre l'oligarchie militaire, ecclésiastique et financière. Décédée d'un fulgurant cancer à l'âge christique de trente-trois ans, (1952) son corps fut d'abord embaumé et quelques années plus tard, discrètement récupéré par l'armée, après la prise de pouvoir du général Aramburu, pressé de faire disparaître ce symbole "vivant" de la liberté (1956) et emmener discrètement en un lieu jugé secret, probablement en Italie. En 1970, le gradé responsable de cette disparition est enlevé par une cellule révolutionnaire réclamant le retour du corps de la pasionaria contre la vie sauve de l'otage...

>>> En préambule, une fascinante séquence introductive, donnant le ton général de l'œuvre, un adroit et subtil mélange des genres agrégeant le politique, la fiction, le documentaire, traversé par les formes variées et sophistiquées du lyrisme, du symbolique, de l'outrance, du théâtral et du grotesque. Une puissante réussite cinématographique qui augure bien du bonheur pour les prochaines réalisations de ce metteur en scène étonnant, distingué au festival international du film d'Amiens (2015)