Dans une vaste bâtisse méridionale, une enfant, prénommée Ana, épie tout ce qui se passe dans la maison en lorgnant à l'intérieur des pièces et dans les corridors, par les trous de serrure. Elle observe subrepticement une silhouette qui semble hanter la maison, découvre un vieil homme mort auquel elle dérobe une montre à gousset en lui cassant accidentellement un doigt et qui, à chaque fois consultée, provoque d'incompréhensibles perturbations de la perception et de l'environnement...
Maintenant adolescente , cette même gamine accompagne, par une chaleur torride, sa mère chez la coiffeuse du village. Pendant que cette dernière se fait coiffer, elle joue avec un petit garçon et son ballon, puis rencontre sur une place, une bande de motards qui semblent vraiment la fasciner. Sa mère, de retour, lui octroie une gifle magistrale...
Quelques années plus tard, désormais devenue une jeune femme adulte, Ana retourne dans la maison de son enfance. Durant son bain, elle est assaillie par un homme aux mains gantées qui tentent de la noyer dans la baignoire. Pris pour l'agresseur, le chauffeur de taxi, revenu lui ramener son foulard oublié dans le véhicule, devient la victime de la jeune femme. Tout se terminera mystérieusement à la morgue...

>>> Ce premier long métrage bicéphale se veut un hommage appuyé au giallo dont il reprend les atours et les conventions en les accentuant systématiquement. Cette amplification, surtout visuelle et sonore, nous vaut un chapelet de gros plans, de déformations de l'image, de flous et d'ionisation constants, dans des alternances de plans colorés jusqu'à saturation, accompagnés de râles, d'halètements, de soupirs et de grincements à tout-va. Un style fort particulier, pourquoi pas, à la limite du cinéma expérimental qui peut générer ses partisans. Encore faut-il savoir raconter une histoire, écrire un scénario et ne pas se prendre pour le nombril du monde...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)