Veuve depuis environ dix-sept ans, Clara vit dans son appartement de la célèbre Avenida Boa Viagem, une splendide route côtière, aux habitations fort prisées par les résidents et les promoteurs de l'accueillante ville de Recife. Et c'est pourquoi elle est constamment harcelée par les représentants de l'agence Bonfim qui la presse de vendre afin de pouvoir construire un nouvel immeuble au standing de classe supérieure. En effet, l'Aquarius est un bâtiment érigé dans les années 1940 dont les différents appartements viennent d'être rachetés par l'agence en question, hormis le logement de la rétive Clara qui refuse de quitter les lieux. Entourée par la discrète affection de Ladjane, une quotidienne employée de maison et celle de ses trois enfants, pas toujours en accord avec ses choix et ses décisions, elle devra sans cesse rester vigilante face aux sournoises exactions des promoteurs qui n'hésitent pas à "prêter" l'appartement directement au-dessus du sien, à un groupe de libertins qui saturent de bruits et de déjections diverses l'environnement ou bien à une vague secte religieuse de la contrée. Devant l'apparente inefficacité de ces dérives malséantes, on n'hésitera pas à placer des colonies de termites dans quelques pièces inoccupées afin de causer des dommages ingérables dans la structure des charpentes et des cloisons en bois...

>>> Commençant avec un étonnant flashback dans les années 1980 lors d'une fête familiale commémorant l'anniversaire des soixante-dix ans de Lucia, une tante bien-aimée, cette suave réalisation brésilienne qui se veut à la fois pertinent portrait d'une femme déterminée et reflet symbolique d'un pays en crise, remet à nouveau en lumière et en grâce une actrice exceptionnelle, Sonia Braga et pointant un second long métrage convaincant d'un cinéaste à suivre, même si la pétulance et le charme de la première partie s'étiolent ensuite dans une rythmique moins soutenue, plus convenue...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)