Un vieux bonhomme apathique et taciturne, perclus de fatigue et d'affliction, revient dans son village, pour constater le délabrement général de son ancienne boutique de taxidermiste dont les rares fenêtres encore présentes servent d'exutoire et de cible aux enfants de la région. Oscar Krug se souvient à nouveau d'un lointain passé, aujourd'hui bien révolu, de sa tendre relation amoureuse avec Alice Morse, malgré l'opposition tenace et permanente du père de cette dernière qui la destinait à une de ses vagues relations d'affaires. Lorsque les Etats-Unis déclarent, en avril 1917, la guerre aux Allemands, les (lointaines) origines germaniques de notre artisan vont déclencher la vindicte populaire, insidieusement alimentée par le paternel de la demoiselle et son vil prétendant. Nommé capitaine du "Perth" un bateau interdit aux civils, Krug est rejoint par sa bien-aimée (chassée par son père) grâce à la gentillesse d'une infirmière militaire, pour de brèves retrouvailles, le navire étant rapidement coulé par une torpille teutonne. Apparemment seuls rescapés sur une frêle chaloupe, Alice et Oscar sont abordés par le commandant du sous-marin qui recueille seulement la jeune femme, laissant son compagnon dériver. Se refusant sans cesse aux avances salaces du Boche, elle sera finalement donnée en pâture à l'équipage du submersible. Quelques mois plus tard, Oscar sauvé in-extremis, pétri d'une haine inexpugnable, est nommé sur un navire de guerre qui croise le fameux sous-marin ennemi...

>>> Considérée pour l'époque d'une violence inouïe, aussi bien dans la séquence de bagarre et de rixe entre le héros et les villageois, que lors de la scène de torture (suggérée) où le capitaine allemand est littéralement découpé, charcuté, lacéré à mort, cette œuvre rare a eu le privilège d'avoir été programmée aux 35e Giornate del Cinema Muto (2016) de Pordenone, un festival cinématographique devenu incontournable...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)