Vivant dans une famille catholique farouchement ancrée dans une pratique quotidienne et studieuse du message christique, le jeune Yû Honda voyait dans l'effigie de la Vierge Marie, les traits de sa propre mère qui lui demandait fréquemment de trouver une femme comme la sainte créature, représentée par une petite statuette gracieusement offerte. Lorsque sa vertueuse génitrice meurt d'une maladie incurable, le gamin continue sur les voies de la religion, encouragé par son père qui désormais a pris un officiel sacerdoce de prêtre, exhortant quotidiennement son rejeton à se confesser de pseudo-lourdes fautes commises. Une obsession paternelle qui va provoquer de fausses inconduites et des contritions imaginaires chez le garçon et bientôt la propre chute du père qui se perdra dans une liaison avec une paroissienne un peu toquée. Trois mois plus tard, la relation s'arrête lorsque la jeune femme s'amourache d'un vendeur de supermarché. Quand à Yû, sa rencontre avec deux jeunes voyous le fait quitter la sphère familiale et s'intégrer dans une complicité érotique avec ces derniers, avec comme activité quotidienne, prendre en photo, le plus discrètement possible, les petites culottes des nombreuses jeunes filles de passage dans le centre-ville. Une occupation bien folâtre qui ne lui apporte aucun intérêt libidineux quelconque. C'est après un stupide pari perdu qui l'oblige à se travestir en demoiselle, qu'il finit par rencontrer la créature de ses rêves, la séduisante Yoko, en plein affrontement avec une redoutable bande de filles dirigée par l'inquiétante Koike, personnage clé d'une mystérieuse secte, "The Zéro Church" qui recrute bien du monde...

>>> Une œuvre curieuse et séduisante, avec de fascinantes ruptures de ton et de narration, au scénario follement tarabiscoté, parsemée d'étonnantes incongruités et traversée par des acteurs souvent épatants, apparemment convaincus de leurs rôles, bien au-delà du délire et de la perplexité qui se dégagent de l'ensemble...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)