Stupéfaction, inquiétude et questionnements pour l'ensemble de l'humanité lorsqu'apparaissent à douze endroits différents de notre planète, de mystérieux vaisseaux extraterrestres, de forme oblongue, avec lesquels il semble primordial d'établir une communication pour en connaître les intentions, bienveillantes ou belliqueuses. Le colonel Weber, chargé sur le territoire américain de la gestion de l'inédit évènement, demande à Louise Banks, une spécialiste du langage, de collaborer à la petite équipe de scientifiques et de militaires chargée d'entrer en contact avec les éventuels passagers de ces étranges et imposants monolithes. C'est en association avec un certain Ian Donnelly, un expert physicien que les premières tentatives d'un échange se mettent difficilement en place. En effet, les principaux obstacles résident dans la compréhension de leur étonnant idiome graphique composant une fascinante calligraphie circulaire à l'insoupçonnable richesse sémantique. Il s'avère peu à peu que les cruciales notions de linéarité du temps, que les concepts et perceptions de la trilogie passé, présent, avenir sont des agrégats bien différents pour ces visiteurs extraterrestres dont il est urgent de décrypter les mobiles de leur venue sur notre planète. En effet, trois des pays concernés par cette inquiétante présence, la Russie, la Chine et le Soudan, ont décidé d'une prochaine intervention militaire...
- Positif numéro 670
- Cahiers du Cinéma numéro 728
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
Cette vision globale du temps semble promouvoir l'hypothèse d'un déterminisme préférentiel. Le choix de l'héroïne est réduit à adhérer à "son" destin ou plonger dans l'inconnu ; alternative totalement occultée par le film alors que c'est le seul véritable espace de liberté. Sinon, je retrouve le cheminement narratif de l'excellent CONTACT de Zemeckis : Quête et décryptage des signaux (ici des signes) puis communication à travers la biographie de l'héroïne dans un temps contracté (ici étendu). Un film plaisant qui laisse place à l'intuition et à l'imagination.
"Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde". Ludwig Von Wittgenstein.
Une phrase ne se conçoit que lettre par lettre, mot par mot et ne peut être compréhensible que dans son aspect linéaire et séquentiel. Pour l’heptapode le passé, le présent et le futur ne sont qu’un seul module projeté sur des figures circulaires sans début ni fin. Toute une perception inscrite simultanément sur un jet d’encre tel un flashforward que l’on visite sans pouvoir en inverser le processus. L'heptapode visualise son devenir telle une image fixe pendant qu'un esprit découvre le potentiel d’un drame encore inexistant inséré dans son quotidien. Je ne comprends rien. Alors que son aide est sollicitée par une apparence imposante et atypique, flottante et brumeuse venant de nulle part, n'ayant rien à chercher ni à découvrir perturbée par la découverte d'un dysfonctionnement important virtuellement camouflé dans un avenir n'étant que son présent. L’humain doutant et fragile, isolé ou en meute se retrouve réquisitionné sans savoir pourquoi par une autre manière d'être n'étant que la fragilité de sa perfection. Un chantier plusieurs fois millénaire accolant le temps de la résolution d’un rébus deux natures séquentielle et simultanée dépendantes des causalités progressives et absolues de leur histoire.