MELANCHOLIA - 2008

Titre VF MELANCHOLIA
Titre VO Melancholia
Année de réalisation 2008
Nationalité Philippines
Durée 7h27
Genre DRAME
Notation 16
Date de sortie en France
Thème(s)
Cinéma philippin (ORIGINE)
Photos et photographes (Autres pays)
Films d'une durée égale, proche ou supérieure à 4 heures (tous pays confondus)
Hôtels (Autres pays)
Voyeurisme (Autres pays)
Représentant(e)s du culte (Autres pays)
Handicapés moteurs (Autres pays)
Milieu pop / rock / rap (Autres pays)
Folies, démences et autres dérangements de l'esprit (Cinéma philippin)
Prostitution (Cinéma philippin)
Réalisateur(s)
DIAZ Lav
Chef(s) Opérateur(s)
DIAZ Lav
Musique
DIAZ Lav
Renseignements complémentaires
Scénario : Lav Diaz
Acteurs
BAYANI Angeli
DIZON Perry
ROEDER
PEREZ Dante
ARELLANO Raul
ADLAWAN Irma
CRUZ Soliman
DELA CRUZ Emmanuel
SANCHEZ Carme
PASCUA Bodjie
SANTOS Roence
IGNACIO Earl
MANANSALA Lui
CUNANAN Richard
CALLALILY
CARPIO Jan Philippe V.
LIWANAG Vanessa
KINTANA Kristine
YAP Patty
FERRER John Elbert
LEYCO Jet
SENO Shireen
DURAN Macoy
Résumé

Arpentant la rue principale de la petite ville de Sagada, une prostituée qui se présente sous le nom de Jenine Salvador, tente sans cesse de joindre (vainement) au téléphone, une jeune femme se prénommant Hannah. Elle est abordée par un certain Danny Boy qui dit être un souteneur et lui propose de travailler sous sa protection. Elle refuse arguant être capable de s'assumer toute seule. A l'hôtel, un client affirme qu'elle ressemble étrangement à Alberta, la femme d'un compagnon de lutte communiste, aujourd'hui décédé. Un troisième personnage parcourt de long en large les quelques rues de la localité, une religieuse quêtant inlassablement pour les pauvres. Le lendemain, nous apprenons peu à peu la vraie nature de l'étonnant trio : la nonne, de son vraie nom Rina Abad et la péripatéticienne, effectivement Alberta Munoz sont en fait dans une étrange thérapie échafaudée sur le principe des jeux de rôles, censée leur permettre d'apaiser et de surmonter les manques et les souffrances passés résultant de l'absence ou de la perte d'une personne proche. Et le maître d'œuvre de cette orchestration curative, Julian Tomas, n'est autre que le fameux proxénète...
Ce dernier semble mener bien d'autres traitements présentés comme libérateurs, via une demoiselle ingurgitant des pages entières de la bible, mais aussi comme éditeur du manuscrit d'un quidam, Ricardo Hernandez ou dans l'audition d'un groupe de quatre musiciens pop à la cacophonique composition. Sa rencontre avec Alberta, de plus en plus opposée à la thérapie, qui lui reproche sa désinvolture envers Rina, régulièrement submergée par la dépression, surtout depuis que sa fille adoptive Hannah s'est lancée dans la prostitution, après avoir fait partie d'un groupe de théâtre dont les membres étaient de proches ou de loin affiliés à la recherche et à la mémoire des Desaparecidos, ces personnes victimes de disparitions sous la dictature militaire de Ferdinand Marcos. Rina, cloitrée dans une profonde déprime, meurt, provoquant une forte culpabilité chez Julian qui commence à douter du bien-fondé de sa thérapie dont les principes sont désormais accessibles dans un livre en vente, portant le titre de "Melancholia"...
Dans une jungle épaisse et touffue, trois hommes armés, harassés et préoccupés, progressent difficilement, tentant de se frayer un chemin parmi une végétation abondante, évitant les rares chemins et les discrets sentiers, avec visiblement la crainte de se faire débusquer par des soldats selon toute vraisemblance, nombreux et bien renseignés. Parmi eux, Renato, le compagnon d'Alberta, qui, de temps à autre, consigne dans un petit carnet ses impressions du moment et ses indéfectibles sentiments. Rapidement la santé mentale d'un des fuyards s'estompe et il se met à hurler dans une peur panique, signalant ainsi leur présence et provoquant un tir nourri de la part des militaires que l'on ne verra d'ailleurs jamais. Désormais seul, Renato écrit frénétiquement quelques phrases sur des feuilles jetées dans la rivière et l'on suppose, se suicide ensuite. Plus tard, quelques hommes et femmes d'une tribu indigène locale portent les trois corps vers leur village, exécutant un rituel de chants et de danses...

En épilogue, un des protagonistes de la thérapie affirme que Julian est désormais Dieu pour lui, en montrant le monde comme une immense scène et chaque individu comme un acteur, un outil de l'univers créé par Julian qui va finalement refuser de s'accepter, alors même qu'Alberta le considère désormais comme une vaste duperie...

>>> Avec un constant et discret arrière-plan historique et dramatique, la douloureuse et agitée période de la dictature militaire aux Philippines, le réalisateur met doublement en scène et en relief des personnages à la fois sublimes et dérisoires, comédiens interprétant des protagonistes déchirés, eux-mêmes en représentation dans des rôles assignés par un prétendu démiurge en doute permanent. Magnifique et perturbant...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
Critiques (Public)