Un matin hivernal de l'année 1896. A cinq heures tapantes, le réveil se met à sonner. La grand-mère se lève avec détermination et célérité, allume le fourneau et prépare une vague tartine de beurre et un semblant de café, avant de secouer son fils qui, après ce frugal petit-déjeuner s'apprête à partir en direction des chantiers portuaires, muni d'un maigre casse-croûte. Embarqués sur de petits remorqueurs, les ouvriers sont emmenés sur les vastes quais de déchargement pour débarder les cales et les soutes des bateaux accostés récemment. L'homme dont nous avons suivi le réveil intervient afin d'apporter son aide à un camarade rudoyé par un brutal contremaître après avoir chuté avec son lourd chargement, en précaire équilibre sur son dos. On le retrouve plus tard en compagnie de quelques autres ouvriers, en délégation auprès d'un responsable, pour réclamer une hausse de salaire. Devant le refus patronal, une grève est décidée et bientôt adoptée par l'ensemble des branches professionnelles concernées de la structure portuaire, manœuvres des entrepôts, machinistes, charbonniers, aiguilleurs, marins, nettoyeurs des bateaux. Ce débrayage généralisé et une prolongation systématiquement reconduite de l'arrêt de travail vont provoquer l'intervention des gendarmes et l'arrestation des principaux meneurs. Une intensification de la détermination des grévistes et une pesante pénurie alimentaire provoquent une dramatisation de la situation qui ira en s'amplifiant lors de l'arrivée des jaunes...
>>> Avec une politisation extrême du conflit et un filmage hautement documentaire qui s'est déroulé dans le port de Hambourg, animé d'un constant souffle revendicatif, sans aucun acteur professionnel, le réalisateur compose une œuvre digne des grandes productions soviétiques du genre, avec leurs brillances et leurs lourdeurs habituelles...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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