Solitaire et taciturne cantonnier de la Société des Chemins de Fer Bulgares, le dénommé Petrov Tsanko découvre, lors d'une habituelle inspection des voies ferrées, des centaines de billets de banque éparpillés dans les traverses, une imposante somme d'argent qu'il va immédiatement signaler à ses supérieurs et aux autorités concernées. Cet étonnant acte de civisme va bien sûr rameuter la presse gouvernementale, plus spécifiquement le Service des Relations Publiques du Ministère des Transports, dirigé par l'arrogante et méprisante Julia Staikova. Après une interview des plus folkloriques et des plus difficultueuses, de par un récurrent bégaiement dont souffre notre héros du jour, une cérémonie en son honneur est organisée avec remise d'une récompense, en présence même du ministre qui lui octroie une montre électronique. Il va s'avérer que cette dernière ne fonctionne pas et que le bénéficiaire veut surtout qu'on lui rende sa vieille tocante, offerte et dédicacée par son père, que l'impérieuse Staikova lui avait enlevée du bras, quelques minutes avant la gratifiante célébration...

>>> Sous un acidulé humour pétulant et bon enfant, une violente diatribe contre la profonde déliquescence des valeurs morales d'une société percluse par les délictueuses compromissions, les magouilles organisées et les prébendes illicites, le tout orchestré par une permanente prévarication depuis le simple ouvrier jusqu'aux plus hautes sphères politiques et sociales, en passant par les représentants de l'ordre...