Au chômage endémique, depuis la fermeture de son usine, séparé de son épouse Susana avec laquelle il partage régulièrement la garde de leur jeune fils prénommé Nelson, le personnage principal de cette œuvre malaisée et cafardeuse, qui participe, de temps à autre, à de vagues tournois de boxe amateur pour quelques centaines d'euros de rétribution, peine à vivre dans un quotidien morne et fermé, au sein de ses parents et de sa famille qui l'hébergent. Aussi Jorge finit par accepter de rejoindre une de ces nombreuses sociétés de recouvrement qui sont chargées de récupérer, auprès de quidams souvent surendettés et de petits chefs d'entreprise insolvables, dans l'incapacité d'honorer leurs traites, les sommes dues, selon de rigoureux échéanciers, rarement respectés. De par son imposante taille, sa remarquable musculature, il sert en fait d'intimidation, de pression, de menaces à peine déguisées auprès des mauvais payeurs. En porte-à-faux psychologique avec sa propre situation précaire, il persiste néanmoins dans sa démarche, fort préoccupé par la volonté de sa compagne, d'origine brésilienne, de retourner dans son pays. C'est lorsque ses patrons lui demandent de corriger violemment un payeur récalcitrant, qu'il refuse de s'avilir un peu plus, dérogeant aux ordres et par là même se mettant en danger...

>>> On est loin des habituels clichés touristiques sur le charme et la décontraction lisboète, mais de plain-pied dans la périphérie suburbaine de la grande agglomération portugaise, celle des logements précaires dans de fantomatiques cités-dortoirs accolées à des friches industrielles et de comateuses fabriques en déshérence.
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)