"Je vous écris d'un pays lointain, du bout du monde" ... C'est ainsi que commence ce quatrième film de Chris Marker qui se positionne loin des traditionnelles réalisations du genre, parsemées d'exotisme bon marché et des classiques scènes imposées et badigeonnées aux couleurs locales qui fleurent mauvais le prospectus touristique conventionnel et banalisé. Rien que dans sa construction en apparence anarchique et déstructurée, mêlant prises de vue réelles et drolatiques interludes animés, on se trouve en présence d'un "objet visuel non identifié" teinté d'humour permanent, de jeux de mots discrets et de philosophie médiatique quant aux interprétations diverses et opposées qu'une image, une séquence, peut susciter par la manipulation du sens, à travers une verbalisation orientée. Et c'est ainsi, en prenant comme effleurement médiatique, un barrage, des grues, les rues d'Irkoutsk, l'immensité de la taïga, le renard blanc, le football, les mammouths, André Gide, etc... qu'une image vivante et chaleureuse de l'immense Sibérie s'offre à nous, bien loin du spectacle / reportage monochrome et placide des pseudo-documentaires habituels...
- Cinéma numéros 32 et 53
- Saison Cinématographique 1959
- Positif numéro 170 et HS mars 1970
- Jeune Cinéma numéro 356
- La Revue du Cinéma numéros 117,128,132/133,161/162 et 205
- Avant-Scène numéro 606
- Bref numéro 108