Anéantie par une insidieuse dépression depuis la mort par noyade de son mari, Beth accepte finalement la proposition de sa mère, propriétaire d'une spacieuse maison en bord de mer, de passer un peu de temps, dans cet endroit isolé, en compagnie de Lowen, son espiègle fils âgé de deux ans, pour tenter de se ressourcer et dépasser son incommensurable peine. Alors que le gamin s'amuse avec tout ce qui lui passe dans la main, la jeune femme s'est remise à une activité artistique, certainement pratiquée depuis des années, la confection de tableaux en marbrures à l'aide de la carraghénane extraite des algues environnantes. Cet isolement géographique et relationnel n'est guère troublé que par le passage sur la plage d'un vieux loup de mer obséquieux et d'une gamine prénommée Sam qui ramasse les détritus laissés à l'abandon par la mer ou les rares passants. Plus gênant, depuis peu une tonitruante sonnerie ou une insistante corne de brume se met à résonner dans la nuit sans qu'un problème dans l'installation électrique n'en soit responsable. Et il semblerait aussi qu'un petit groupe de personnes se retrouvent sur la plage, le soir tombé, inquiétant et mystérieux. Alors que Bess regarde régulièrement des photos de sa petite famille aujourd'hui ébréchée, une profonde et récurrente fatigue la plonge de plus en plus souvent dans un troublant et pernicieux sommeil, laissant son jeune fils sans attention ni surveillance...

>>> Une intéressante programmation de la 10e édition du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (2017) pour une intrigue quelque peu sophistiquée qui incite à une seconde vision et oblige à reconsidérer entièrement le déroulement scénique d'une histoire ambiguë dans sa fausse linéarité et ses fallacieuses énonciations...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)