Eminent conservateur d'un réputé musée d'art contemporain de Stockholm, Christian prépare, en collaboration avec un infatué duo de concepteurs événementiels et quelques collaborateurs dévoués relayés par une efficace et pertinente organisation médiatique locale et internationale, une nouvelle exposition baptisée "The Square" qui conceptualise les notions d'entraide, d'altruisme et de réciprocité bienveillante entre les gens, une surface visualisée et délimitée par un symbolique carré agencé sur le sol d'une place, d'un lieu de passage. Humaniste convaincu et défenseur d’une morale compassionnelle à l’égard de son prochain en situation défavorisée, notre fringant idéologue des valeurs positives de la société remisera partiellement ses oblatives conceptions lorsqu’il se fera astucieusement voler son téléphone portable, son portefeuille et ses "précieux" boutons de manchette. Entre l’obsession prégnante de récupérer ses biens dérobés, l’acceptation tacite d’une publicité explosive et douteuse, une intimité amoureuse maniaque voire maladive, le roi Christian est bientôt nu et plutôt fort dépourvu de ses belles idées égalitaires et bienséantes...

>>> Indéniablement ce long métrage fourmille de probantes trouvailles, narratives et scénaristiques, de questionnements (im)pertinents et philosophiques essentiels, de grinçantes dénonciations sur quelques aberrations morales et sociétales. Hélas l'ensemble transpire trop souvent la juxtaposition de séquences composites, certes brillantes, mais trop marquées par une pesante accumulation souvent narcissique et pédante d'un exhibé savoir-faire cinématographique jeté en pâture aux spectateurs...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)