Agent de la Rand Corporation, une institution américaine de conseils et de recherches, entre autres pour l'armée américaine, sise à Santa Monica en Californie, le dénommé Daniel Ellsberg, devenu un farouche partisan des mouvements pacifistes, abolitionniste de tous conflits armées, se décide à photocopier 7000 pages de documents secrets analysant des prises de positions militaires stratégiques et remontant jusqu'à la présidence d'Eisenhower, dans les années 1950 et qui, affirme haut et fort que la présence américaine au Vietnam était une aberration qui devait tôt ou tard conduire à une défaite assurée des forces yankees. Dans un premier temps, une infime partie de cette incendiaire documentation arrive au New York Times qui publie un premier numéro sur le sujet, immédiatement sanctionné par une interdiction judiciaire de toute publication ultérieure. N'en déplaise à notre informateur qui ne s'en laisse pas compter par ce veto politique, la totalité des fameuses photocopies est emmenée à un autre journal, le Washington Post qui se trouve, de par cette sollicitation, dans un crucial et déchirant dilemme économique, éthique et politique. En effet, alors que le rédacteur en chef, Benjamin Bradlee, préconise une publication immédiate et intégrale du contenu explosif de ces feuillets, la directrice du journal, Katharine Graham, qui est en instance de faire entrer son quotidien en bourse, hésite et tergiverse, risquant une brutale faillite financière et un emprisonnement conséquent. La courageuse décision de poursuivre la parution de nouvelles révélations, accréditée par la Cour Suprême des Etats-Unis et accueillie avec enthousiasme par l'ensemble de la presse nationale, sera le début de l'irrémédiable dégringolade du président Richard Nixon, une année avant le coup fatal asséné par le fameux scandale politique du Watergate...

>>> D'une entraînante et précieuse conviction morale, une œuvre étonnante d'efficacité et d'intelligence qui repose en grande partie sur l'incroyable prouesse scénaristique de transcender les nombreuses et fréquentes confrontations verbales entre les différents protagonistes, dans un foisonnement de dialogues incessants, en de puissants moments d'engouement, de séduction loin de tout verbiage déconcertant et fastidieux.
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)