Début des années 1990. Depuis une bonne décade, le sida fait des ravages dans la population mondiale, surtout parmi les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres) plus exposés à une contamination massive, sans que les pouvoirs publics et les laboratoires pharmaceutiques s'investissent avec célérité et conscience dans la dramatique problématique d'une sournoise et monstrueuse pandémie. Cette scélérate inertie causée aussi bien par les lourdeurs administratives que les calculs financiers des instituts de recherche a provoqué la création aux States, deux ans plus tard en France, d'Act Up, une association militante de lutte contre le sida, issue de la communauté homosexuelle. Cette incessante lutte pour à la fois informer les gens sur la prévention et la contamination du VIH (virus de l'immunodéficience humaine) mais aussi pour stigmatiser la lenteur et la paresse des instituts officiels, qu'ils soient politiques ou médicaux, mobilisent ses affiliés dans des actions souvent marquantes voire spectaculaires. C'est avec un brio évident et une singulière efficacité que la réalisation de Robin Campillo évoque cette lutte quotidienne des principaux membres de cette communauté activiste, croisant magnifiquement quelques destins individuels avec les agissements d'un groupe structuré, d'un collectif en mobilisation permanente.

>>> Malgré quelques longueurs non préjudiciables à l'équilibre et l'efficacité de l'ensemble, ce troisième long métrage du réalisateur Robin Campillo reste un des films majeurs de l'année cinématographique 2017 et peut-être la meilleure œuvre actuelle sur cette ravageuse et mortelle thématique médicale que reste l'infection au virus du sida...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)