Fin des années 1990, à Nalchik, une ville du nord Caucase russe, engoncée dans une grisâtre et mortifère existence obturée par des amoncellements de quotidiens délétères à la limite du crasseux et de la médiocrité ambiante, où deux communautés se supportent vaille que vaille, celle des Kabardes, autochtones millénaires d'obédience musulmane et une petite collectivité juive, clanique et mal-aimée par le reste de la population locale. Alors que son frère David et toute sa famille s'apprêtent à fêter ses fiançailles avec une demoiselle, en présence de sa promise et de ses parents, Ilana, vingt-quatre ans, la sœur du futur marié, n'a qu'une idée en tête, rejoindre en douce son amant kabarde, pompiste dans une station-service de la région. Une relation affective qui détonne dans le cadre séparatiste des deux communautés, comme d'ailleurs la masculine activité professionnelle de la jeune femme qui travaille avec son père dans leur piètre garage. Une apparente harmonie existentielle qui va se retrouver balayée lorsque les deux fiancés sont enlevés et qu'une conséquente rançon est exigée par les ravisseurs que les deux familles n'ont visiblement pas les moyens de rassembler...

>>> Un premier long métrage slave, d'un jeune metteur en scène passé par l'enseignement d'Alexandre Sokourov, qui d'emblée s'inscrit dans une présence narrative souvent époustouflante, qu'une magistrale interprétation de l'actrice principale sous-tend et perpétue en intensité et conviction, dans une diffuse mais permanente densité émotionnelle qui infuse et contamine insidieusement le spectateur.
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)