DEATH WISH - 2018

Titre VF DEATH WISH
Titre VO Death wish
Année de réalisation 2018
Nationalité Etats-Unis
Durée 1h47
Genre ACTION
Notation
Date de sortie en France 09/05/2016
Thème(s)
Réalisateur(s)
ROTH Eli
Chef(s) Opérateur(s)
STOFFERS Rogier
Musique
GÖRANSSON Ludwig
Renseignements complémentaires
Scénario : Joe Carnahan
d'après un roman de Brian Garfield .....
et le scénario du film de Michael Winner :
"Un justicier dans la ville" .....
Distribution : Paramount Pictures France

Visa d'exploitation : 148 456
Acteurs
WILLIS Bruce
D'ONOFRIO Vincent P.
SHUE Elisabeth
MORRONE Camila
NORRIS Dean
KNAPP Beau
ELISE Kimberly
CARIOU Len
KESY Jack
BLEVINS Ronnie Gene
BLISS BLANTON Kirby
APERGIS Andreas
MATTHEWS Ian
SETSHWAELO Warona
JANUSAUSKAS Stephanie
CAVALIER Jason
OLIVA Luis
SONGUI Kwasi
FORD Dawn
JEUDY-LAMOUR Moe
HORN Kaniehtiio
TYSON Christopher
VILLENEUVE Lee
BERGERON Jonathan
WONG Kenny
POWELL Alvin
BOY Gouchy
RESTHER Jodie
ZADEL Lydia
KAVANAGH Yardly
HARRISON Robert (3)
LOPEZ Adolfo
SINTHARAPHONE Anoulith
OZORES Robert
MAC HATTIE Stephen
GANDHI Minita
ROBINSON Robin
HARTFIELD Alexa
GINES William
GUZMAN Enrique
ESTERAS Richard
GONZALEZ Jaslene
SORENSEN Kevin
ESTIME Penande
CHANOINE Alain
CHUTE Mike
PERES Sebastien
FRENETTE Naomi
BLACKTHORNE Melantha
TIMMS CHITTARO Sarah
DAVIS Clarence E.
EPPS Mike
KLEMOLA Randy
LO DICO Gerardo
MADURA Phil
MARTINEAU Serge
MULLER Erich Mancow
OCHOA Rafaela
SMITH Jatone
SWAY
THIBAULT Nathaly
THOMAS Chris D.
WOODWARD John R.
ZELENKA Alex
Résumé

"Quand il ne sauve pas des vies, Paul Kersey, chirurgien urgentiste, mène une vie de rêve, en famille, dans les beaux quartiers de Chicago... Jusqu'au jour où tout bascule. Sa femme est sauvagement tuée lors d'un cambriolage qui tourne mal... Sa fille de 18 ans est plongée dans le coma. Face à la lenteur de l'enquête, il se lance dans une chasse à l'homme sans merci" .....

                                                       (d'après le matériel de presse)

Bibliographie
Critiques (Public)
Usé par trop de suites (4 jusqu’en 1994) et d’imitations, le personnage phare de Paul Kersey avait sans doute besoin, 44 ans après son premier Death Wish, d’un sérieux coup de jeune que s’efforce ici paradoxalement de lui donner Bruce Willis, dix piges de plus qu’à l’époque Charles Bronson, son inoubliable incarnation initiale.

Et, hormis Mel Gibson (aussi volontiers vindicatif qu’expéditif ), qui d’autre que le sulfureux Eli Roth pour reprendre le flambeau du défunt Michael Winner et s’atteler aujourd’hui, sans trop l’édulcorer, à l’un des thrillers les plus controversés des seventies (après Dirty Harry) ? Mais, acteur moins en vue que la star précitée, l’ex-« inglourious basterd » s’est borné à coiffer la casquette du cinéaste sanguinaire pour élargir son « public averti » et aborder, avec sa lenteur d’exposition coutumière, un univers bien balisé où on ne l’attendait guère.

Rompu, loin de nos jungles urbaines, aux périls occultes du Green Inferno amazonien et d’autres lieux dantesques coupés du monde (cabane sylvestre ou Hostel slovaque), il feint de rejoindre enfin la prétendue civilisation pour y effectuer, l’arme au poing par procuration, un parcours cathartique étrangement voisin de celui du Belge Fabrice du Welz, passé, deux ans avant lui, de la sauvagerie répulsive de Calvaire et Vinyan au nettoyage en règle du salutaire Message from the King. Qu’ils aient tous deux été « parachutés » importe peu – l’auteur du nouveau script de Death Wish, Joe Carnahan (réalisateur du Territoire des loups !) en ayant d’abord abandonné le tournage californien à Gerardo Naranjo (avec Benicio del Toro en tête d’affiche) – car ils y ont chacun vite retrouvé leurs marques.

Convenons toutefois que, si Chadwick Boseman (Black Panther en herbe) a rejoint le panthéon des meilleurs « vigilantes » aux côtés de Bronson, bien sûr, de Michael Caine (Harry Brown), Thomas Jane (The Punisher) et Jodie Foster (A Vif), ce ne devrait hélas pas être le cas de Bruce Willis, aminci et rajeuni pour son come-back attendu de père exterminateur, mais qu’on préférait en John McClane (qu’il s’apprête d’ailleurs à retrouver). Sarcasmes, justes accès de rage contenue et maladresses de bon aloi préservent cependant l’attrait de son Paul Kersey, encombré cette fois d’un frère inutile (Vincent D’Onofrio) et rebaptisé « The Reaper » (« le Faucheur ») par les réseaux spéciaux qui, actualisation oblige, suivent ses assauts nocturnes et s’écharpent à son sujet, toutes couleurs confondues.

Point de surenchère, cependant, dans la composition beaucoup plus prudente et méthodique de son tableau de chasse : avec huit morts (dont un seul Afro-américain, dealer et bourreau d’enfants honni par ses semblables, et le diabolique Beau Knapp en apothéose), il en aligne même deux de moins, compensés si l’on veut par l’extrême sadisme d’une longue scène d’anthologie (celle du garage) qui suffirait à justifier l’interdiction du film aux moins de 12 ans. Les amateurs du cinéma d’Eli Roth se rassureront de le reconnaître là à sa façon d’y faire rimer nerf sciatique et soude caustique. Il n’en glisse pas moins insensiblement du « vigilante movie », aussi accablé qu’arbitraire, au plus tonique « revenge movie ».

Déjà orphelins de Charlie, les fans de western ne lui pardonneront pas, eux, d’en avoir effacé le sousjacent modèle culturel, trahissant le propos de Brian Garfield (79 ans), l’auteur du roman que ce genre révéla en 1960 (avec Range Justice) et hissa au sommet. Fort emblématique à cet égard, le pistolet Glock 17 que le second Kersey, chirurgien, rafle aux urgences, quand le premier, architecte (mais ex-médecin militaire) se voyait offrir un colt par son client d’Arizona après la visite d’Old Tucson. Un bref usage ambivalent du split screen le montrera ensuite retirer la balle d’un blessé sur le billard et en placer d’autres simultanément dans son chargeur, chez lui. Il y a ainsi quelques bonnes trouvailles dans ce prétendu remake ouvert sur les chapeaux de roues (de la police) et non plus sous les palmiers d’Hawaï (où Hope Lange précédait Elisabeth Shue, has been itou, en blonde épouse massacrée). La ville du Justicier elle-même a changé par simple souci de cohérence, New York étant devenu, grâce à la vraie tolérance zéro du maire Rudolph Giuliani (1994- 2001), l’une des plus sûres au monde. Lieu d’exil final du veuf en (et sans) pétard dans le film amer de Winner, Chicago reste ici son violent port d’attache en voie d’apaisement – un choix que renforce celui de Rogier Stoffers, le chef op de Brimstone (2016), ténébreux western hollandais. Ses splendides images nocturnes n’annoncent-elles pas La Prophétie de l’horloge, imminent retour d’Eli Roth au fantastique ? Maxime Stintzy