Comme une longue dégringolade irrépressible, mêlant désemparés accélérés et sidérants ralentis imprévisibles, l'existence de l'officier de police Jim Arnaud se délite et s'étiole inexorablement dans un malstrom désespéré d'émotions et de confusion. Le déclencheur point d'implosion de ce malaise existentiel n'est autre que le décès de sa mère, qui va se manifester lors de la traditionnelle cérémonie funéraire durant laquelle notre pandore improvise une mortuaire et facétieuse homélie en mémoire de la disparue qui aimait tellement Bruce Springsteen et sa célèbre chanson éponyme "Thunder Road". Anéanti par cette perte foudroyante, il devra, quelques jours plus tard faire face à une injonction judiciaire de la part de son épouse Rosalind, dont il est séparé, pour une demande de divorce et la cessation d'une garde partagée de leur gamine prénommée Crystal, une espiègle demoiselle, à la scolarité quelque peu tumultueuse et dissipée. Il va de soi que ces douloureuses turbulences affectives déborderont irrémédiablement sur la sphère professionnelle de notre perturbé agent de police dont le comportement schizophrène et décalé ira en s'amplifiant...

>>> A l'origine, un court métrage concocté en toute discrétion, deux années auparavant par l'acteur / metteur en scène Jim Cummings d'une durée d'un peu plus d'une dizaine de minutes. A l'arrivée, une époustouflante réalisation ponctuée de deux séquences anthologiques (l'une introductive, à la morgue et l'autre à l'école, avec le professeur principal de Crystal), qui oscille et vacille sans cesse entre un faramineux humour débridé et une insidieuse et diffuse tristesse navrante et maladive...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)