C'est avec une indicible joie enfantine que Lara, âgée de quinze ans, annonce à son père qu'elle a été acceptée en première année d'une prestigieuse école nationale de danse, pour une transitoire période d'essai de six mois, dans la section des filles. Apparemment rien de particulièrement étonnant au vu de sa fougueuse volonté de réussite et de perfectionnement ni d'une évidente gracilité gestuelle dans son tenace et véloce apprentissage de ballerine. Hormis que la charmante et discrète demoiselle s'inscrit physiologiquement dans le registre d'une insupportable masculinité, avec ses attributs virils qu'il faut dissimuler, effacer, pour trouver une harmonie corporelle et psychologique avec sa vraie nature foncièrement féminine. Cet acharnement mutilant et quotidien, perçu souvent comme humiliant et discriminatoire, est heureusement atténué et transmué par une bienveillante et affectueuse proximité paternelle qui a toujours soutenu la détermination de son enfant, un rigoureux soutien médical et psychologique des milieux thérapeutiques adéquats et une future intervention chirurgicale qui va compléter et supplanter les réguliers traitements hormonaux...
>>> Premier long métrage d'un jeune réalisateur flamand qui défraya la chronique cannoise et fut encensé dans quelques festivals, dont nous relèverons surtout l'extrême fluidité de la prise de vue et la généreuse prestation de son acteur principal, Victor Polster dont se sont les premiers pas (de danse) au cinéma...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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